"Ça reste une plaie", témoigne un médecin à Auxerre après la condamnation de son agresseur à un an de prison avec sursis

"Je voulais que ce monsieur comprenne que ce qu'il a fait, c'est grave. Ce n'est que justice", ajoute Abd El-Kader Djeema, médecin de 62 ans, interrogé mardi sur France Bleu Auxerre.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Auxerre
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Une voiture de SOS Médecins, le 8 octobre 2018 à Mulhouse (Haut-Rhin). Image d'illustration. (JEAN-FRANCOIS FREY / MAXPPP)

"Ça reste une plaie, j'espère que le temps va l'effacer", témoigne le docteur Abd El-Kader Djeema au micro de France Bleu Auxerre, après la condamnation de son agresseur, ce mardi, par le tribunal correctionnel d'Auxerre. Ce médecin généraliste avait été agressé, le 15 décembre 2023, lors d'une intervention pour SOS Médecins à Auxerre. Le prévenu a écopé d'un an de prison avec sursis. Les faits ont été requalifiés en "violence sur un professionnel de santé suivie d'incapacité excédant huit jours".

Abd El-Kader Djeema, 62 ans, explique qu'il n'est "pas soulagé", mais qu'il "va essayer de se réparer". "Je voulais que ce monsieur comprenne que ce qu'il a fait, c'est grave. Ce n'est que justice", poursuit-il. Selon le médecin, "l'accident peut arriver, on peut se fâcher et s'énerver, mais on s'excuse". "L'excuse m'aurait peut-être aidé à me réparer plus vite, mais on est dans un monde où tout est permis", ajoute-t-il. Depuis son agression, le médecin généraliste a repris le travail. Il reconnaît qu'il "exerce différemment". "On a toujours l'impression qu'on va se faire agresser par-derrière", raconte Abd El-Kader Djeema.

"On ne travaille plus pareil, on a même envie de partir travailler ailleurs, loin, pour essayer d'oublier cet événement."

Abd El-Kader Djeema, médecin

sur France Bleu Auxerre

L'avocat de la victime, Maître Florian Grigis, estime que "le message est passé". Au-delà de son client, "c'est la défense des médecins en général : leurs agressions sont de plus en plus répétées, généralisées sur le département" de l'Yonne, affirme-t-il, se disant "satisfait sur le plan de la réponse pénale et symbolique". Concernant un éventuel appel de l'agresseur, "ce n'est pas forcément l'option envisagée", indique son avocate, Maître Marine Dujancourt.

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