Ce que l'on sait de la mort d'Amar Slimani, un Algérien tué par un policier en dehors de son service à Bobigny, en Seine-Saint-Denis

Le gardien de la paix, a tiré sept fois sur Amar Slimani, le 29 juin, alors que ce dernier occupait illégalement le "garage" de la grand-mère du fonctionnaire.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
La façade du tribunal de Bobigny, ville de Seine-Saint-Denis où a été tué par balles, le 29 juin 2024, le ressortissant algérien Amar Slimani par un agent de police avec son arme administrative alors qu'il n'était pas en service. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Environ 200 personnes ont participé, samedi 13 juillet, à un rassemblement en hommage à Amar Slimani. Ce ressortissant algérien a été tué à Bobigny (Seine-Saint-Denis), le 29 juin, par un policier avec son arme administrative alors qu'il n'était pas en service. Franceinfo résume ce que l'on sait de cette affaire, dont l'enquête a été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.

Amar Slimani occupait le "garage" de la grand-mère du policier

Les faits remontent au 29 juin, vers 6h30. Selon le procureur de Bobigny, Eric Mathais, un gardien de la paix a fait feu à sept reprises sur Amar Slimani qui s'était introduit dans le garage de sa grand-mère à Bobigny (Seine-Saint-Denis).

Selon ses déclarations, le fonctionnaire s'était rendu chez elle car "depuis plusieurs jours, elle entendait des bruits dans le garage", a déclaré le procureur. L'agent de la compagnie territoriale de circulation et de sécurité routière s'est "senti menacé" après que la "victime s'est avancée vers lui avec un outil".

L'agent mis en examen et placé en détention provisoire

Le fonctionnaire, âgé de 27 ans, a été mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire. Le juge des libertés et de la détention n'a ainsi pas suivi le parquet, qui avait requis le placement sous contrôle judiciaire du fonctionnaire. "L'attitude du parquet de Bobigny et du parquet général de Paris, soumis à l'autorité du ministère de la Justice et donc d'Eric Dupond-Moretti, est scandaleuse. Ils estiment qu'un policier auteur du meurtre haineux d'un Algérien ne mérite pas d'aller en détention provisoire", a dénoncé l'avocat de la famille, Yassine Bouzrou. 

Le policier "hors service a tiré sur un homme à sept reprises, dont une fois dans la tête et deux fois dans le dos", a précisé Yassine Bouzrou, relevant que l'agent avait tiré "à bout portant". Auprès de 20 Minutes, qui a révélé l'affaire, l'avocat remarque qu'il "privilégie l'hypothèse d'un crime raciste, notamment compte tenu des termes qu'il a employés pour qualifier la victime durant ses auditions devant les enquêteurs". Sans préciser les mots utilisés par l'agent.

Des élus de gauche mobilisés

Quelque 200 personnes ont participé au rassemblement de samedi matin. "Nous voulons la justice pour Amar", a déclaré Rachid Slimani, frère de la victime, lors du rassemblement. "On sera à vos côtés tant que l'on n'aura pas eu des éléments d'information sur ce qui s'est passé", a déclaré Abdel Sadi, le maire communiste de Bobigny, lors du rassemblement qui s'est tenu à proximité du tribunal de la ville.

Outre le maire de Bobigny, des députés ont aussi fait le déplacement, samedi, dont le nouveau député de la circonscription Aly Diouara (NFP), la députée LFI Mathilde Panot ou encore le député insoumis Thomas Portes. "A Amar et tous les autres, nous ne vous oublierons pas", a écrit sur X (anciennement Twitter) Aly Diouara en posant auprès d'Assa Traoré, la sœur d'Adama Traoré.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.