Ce que l'on sait des mystérieuses intoxications qui ont touché plusieurs dizaines d'enfants et d'adultes dans la Marne
Le mystère reste entier. Depuis fin mai, des dizaines d'habitants de Fère-Champenoise, petite ville de la Marne, ont été victimes de malaises, sans raison identifiée. Douze nouveaux cas ont été recensés jeudi 20 juin, parmi lesquels neuf enfants de 5 à 6 ans. C'est la première fois que des élèves de maternelle sont touchés par ces intoxications mystérieuses. Sept d'entre eux ont dû être "transportés au centre hospitalier de Châlons-en-Champagne", a précisé la préfecture de la Marne dans un communiqué de presse, avant d'ajouter quelques heures plus tard qu'ils avaient tous pu rentrer chez eux. Voici ce que l'on sait de cette étrange affaire.
Les premiers cas remontent à fin mai
Tout commence le jeudi 30 mai, lors d'un trajet vers la cantine du groupe scolaire de l'école primaire de Fère-Champenoise (Marne). Pas moins de 21 enfants et un adulte sont alors victimes de maux, dont les causes ne parviennent pas à être identifiées. Pour deux enfants, les symptômes sont graves au point de devoir se rendre à l'hôpital. Un schéma qui se répète le lendemain, en début d'après-midi, sur 25 membres de l'école, toujours sur le trajet vers la cantine.
Cette fois, les 170 élèves de l'établissement sont soumis à des tests. Une cinquantaine d'entre eux se révèlent positifs au monoxyde de carbone. Les 22 enfants dont la concentration dans le sang de ce gaz excède les 4% sont évacués vers les hôpitaux de Romilly-sur-Seine, Epernay et Châlons-en-Champagne, rapporte France 3 Grand Est.
Trois jours plus tard, 19 élèves et un adulte sont de nouveau pris de vomissements et de démangeaisons, annonce la préfecture de la Marne. Bien que leur état de santé ne soit pas préoccupant, les autorités exigent la fermeture provisoire de l'établissement à partir du lundi et la mise en place d'une cellule d'écoute.
Les symptômes sont toujours les mêmes
Les semaines qui suivent, les cas d'intoxication se font plus rares. Quelques jours après les premiers symptômes observés, cinq rechutes sont recensées. Le jeudi 20 juin, le schéma du 30 mai se répète, à quelques détails près. Cette fois, les maux ne se déclarent pas sur le trajet vers la cantine, mais "à la maison des associations au retour d'une sortie d'une heure à l'aire de jeux située à proximité", rapporte la préfecture de la Marne dans un communiqué. Contrairement aux derniers malaises recensés, ces neuf nouveaux cas n'ont pas été touchés les 30 et 31 mai, dates des premiers malaises.
Ces neuf enfants de 5 à 6 ans et ces trois adultes "ont présenté des symptômes identiques" aux cas précédents, fait savoir la préfecture, qui en établit ensuite une liste exhaustive. Elle cite "des malaises avec pour principaux symptômes des maux de tête, des douleurs abdominales et pour certains des irritations de la gorge et des démangeaisons".
Plusieurs pistes ont été écartées
Si une intoxication au monoxyde de carbone a été suspectée pour ces nouveaux malaises, les analyses du centre antipoison ont finalement enterré cette hypothèse. La préfecture de la Marne a aussi annoncé que les pistes de l'intoxication alimentaire, de la contamination de la fontaine à eau, de la présence de produits chimiques, de l'allergie au pollen ou autres substances naturelles ou encore de conséquences d'activités industrielles ou agricoles avaient été écartées.
"Les premiers résultats ont permis d'évaluer et de lever les risques associés à la présence de près de 80 substances" dans l'air extérieur et de s'assurer que l'air à l'intérieur des écoles primaire et maternelle était "conforme aux normes en vigueur", a en outre assuré la préfecture dans son communiqué.
Les analyses se poursuivent
Si les investigations menées jusqu'ici n'ont pas permis de déceler la cause de ces malaises, certaines pistes sont encore à creuser. De l'acétylène, un gaz inflammable, a par exemple été détecté dans la cour de l'école élémentaire, mais le lien n'a pas été établi. Le maire a aussi noté que les intoxications interviennent toujours après le passage de la pluie, mais il s'agit d'une simple observation à ce stade. "Là c'était des petits, un peu plus jeunes que ceux qui étaient atteints précédemment, ce qui montre bien qu'il n'y a pas de lieu précis puisqu'ils n'étaient pas au même endroit que ceux touchés précédemment", a détaillé Henri Prévost, le préfet de la Marne, à France 3 Grand Est.
"On poursuit toutes les pistes de façon à ce qu'on puisse méthodiquement fermer les différentes hypothèses."
Henri Prévost, préfet de la Marneà France 3 Grand Est
Le préfet a aussi fait état de "recherches faites sur l'ensemble des gaz", assurant qu'aucun n'a été trouvé pour le moment. "Pour l'instant, on n'a pas d'explication, on continue les recherches. On va échanger avec les parents de l'école maternelle et de l'école élémentaire pour exposer toutes les recherches en cours et faire un point avec les résultats que nous attendons dans le week-end", a exposé Henri Prévost. Le service Atmo, missionné par l'Agence régionale de santé, a installé des appareils vendredi, dont les résultats ne seront pas disponibles avant lundi.
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