Mort de Lola : les enquêteurs étudient la piste d'une possible vengeance entre la suspecte et les parents de la victime
La principale suspecte du meurtre de Lola, une collégienne de 12 ans, est désormais mise en examen et placée en détention provisoire.
Pourquoi un tel déchainement de violence ? Une femme de 24 ans a été mise en examen et placée en détention provisoire, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour le meurtre et le viol avec actes de torture et de barbarie de Lola, collégienne de 12 ans, retrouvée morte vendredi dans le 19e arrondissement de Paris, a appris franceinfo auprès de son avocat Me Alexandre Silva ce lundi.
La principale suspecte a été présentée à un juge d'instruction lundi 17 octobre, après avoir passé deux jours en garde à vue. Elle avait été interpellée samedi dernier à Bois-Colombe (Hauts-de-Seine) après avoir été identifiée grâce à des images de vidéosurveillance où elle apparaissait avec l'adolescente vendredi après-midi, après sa sortie du collège et avant sa disparition. Elle a aussi été aperçue par des riverains, plus tard dans l'après-midi, en train de pousser une grande malle en plastique.
Les enquêteurs étudient plusieurs pistes dans cette affaire. Et l'une d'elles est une possible vengeance entre la suspecte et les parents de la collégienne, a appris dans la soirée du lundi 17 octobre franceinfo de source proche, confirmant une information du journal Le Parisien. Les enquêteurs s'intéressent particulièrement à une altercation à propos d'un badge d'accès à l'immeuble entre les parents - gardiens d'immeuble - et la principale suspecte. La police n’exclut pas non plus l’hypothèse d’un "acte gratuit" ou d'un acte déséquilibré. La jeune femme souffre en effet de troubles psychiatriques : les actes de torture subis par Lola et les mystérieux chiffres inscrits en rouge sous ses pieds pourraient aller dans ce sens.
Enfin, la question de la santé mentale de la principale suspecte, et donc de son éventuelle irresponsabilité pénale, reste ouverte. Une expertise va être réalisée : son état a été considéré comme "suffisant bon", pour qu’elle puisse être interrogée et placée en détention provisoire.
Ce que dit la suspecte
Auditionnée par les autorités, la principale suspecte oscillait "entre reconnaissance et contestation des faits", a appris franceinfo ce lundi, dans un communiqué de la procureure de la République de Paris. "Elle aurait entraîné la victime jusqu'à l'appartement de sa soeur, vivant dans le même immeuble que l'enfant", détaille le communiqué. La principale suspecte aurait imposé à la victime "de se doucher avant de commettre sur elle des atteintes à caractère sexuel et d'autres violences ayant entraîné la mort". Elle aurait ensuite "dissimulé le corps dans la caisse". En revanche, la jeune femme de 24 ans "n'évoquait pas devant les enquêteurs le moindre échange au sujet de vente d'organes qu'elle aurait eu avec l'un des témoins", ajoute le parquet de Paris.
Une malle finalement déposée dans la soirée devant la résidence où vivait Lola et ses parents, gardiens d'immeuble, et dans laquelle un homme sans domicile fixe a découvert, vers 23h, le corps de l'enfant, ligoté et recroquevillée. Selon les informations de franceinfo, il présentait plusieurs plaies à la gorge. "Un zéro et un 1 étaient inscrits en rouge sous chaque pied de la victime", précise ce lundi dans un communiqué le parquet de Paris. L'autopsie réalisée samedi a permis de déterminer que Lola était morte par asphyxie, avait alors indiqué le parquet de Paris.
Une obligation de quitter le territoire français délivrée
La principale suspecte était connue des services de police comme victime de violences conjugales en 2018, a appris franceinfo de source proche. La femme de 24 ans n'a pas d'autres antécédents judiciaires.
Toujours selon la même source, il s'agit d'une ressortissante algérienne arrivée légalement en France en 2016 avec un titre de séjour étudiant. Le 21 août, elle a été interpellée dans un aéroport par les services de police qui ont constaté un défaut de titre de séjour. Comme le prévoit la procédure pour les étrangers sans antécédents judiciaires, une obligation de quitter le territoire français (OQTF) lui a délivrée, avec un délai de retour volontaire de 30 jours.
Trois autres personnes avaient été interpellées et placées en garde à vue, dont la sœur de la suspecte, âgée de 21 ans, et deux hommes sans lien de parenté. Un de ces hommes, âgé de 43 ans, a également été présenté à un juge ce lundi. Il est une ancienne connaissance de la principale suspecte. Lors de sa garde à vue il a reconnu avoir transporté cette dernière "à sa demande, ainsi que deux valises et la caisse en plastique dans son véhicule de fonction, de Paris jusqu'à son domicile situé à Asnières-sur-Seine". Il déclare également y avoir accueilli la suspecte avec les valises et la caisse.
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