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Comment détecter les pilotes en détresse psychologique ?

Selon les premiers éléments de l'enquête sur le crash du vol de la Germanwings, le copilote aurait "volontairement" précipité l'avion sur une montagne, après s'être enfermé dans le cockpit. Un passage à l'acte rare et difficile à prévoir. Marc Labrucherie, ex-commandant de bord, est le fondateur du service "facteurs humains" à Air France.
Article rédigé par franceinfo
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  (© Maxppp)

On passe une visite médicale une fois par an jusqu'à un certain âge, ensuite, une fois tous les six mois. Plus la visite du travail dans la compagnie. Maintenant, d'autres canaux sont possibles pour détecter la chose. Il y a d'abord les collègues. Quand vous volez avec quelqu'un, vous pouvez voir si la personne est atteinte, est bien dans sa peau ou passe une période difficile. Mais le problème, c'est que la hiérarchie n'est pas toujours au courant. Il peut y avoir une sorte d'omerta ou bien les gens ne comprennent pas, tout simplement jusqu'où peut dériver la personne.

Existe-t-il une structure pour détecter un pilote en difficulté psychologique ?

Moi j'ai donc créé le service "facteurs humains" dans la compagnie Air France. Nous avions des séminaires de gestion des ressources du poste de pilotage qui duraient deux jours. Il y a une douzaine de personnes avec un ou deux animateurs et on peut découvrir des choses qui sont dites, alors qu'on est là pour parler de prise de décisions, mais on parle aussi de stress etc. Et il nous est venu à l'idée avec la médecine du travail - c'était un peu informel - de mettre en place un petit groupe hors hiérarchie, apte à recevoir des appels au secours.

Que faire pour ceux qui sont dans cette situation ?

Alors des appels au secours de la part de qui ? De gens qui traversent des accidents de vie. Quand on a 4.000 ou 5.000 pilotes, forcément, il y en a qui se trouvent dans des situations délicates. Pour lesquels il faut peut-être mettre en place un planning aménagé, voire mettre en congé maladie pendant un certain temps. Et donc ce système a assez bien fonctionné. On a pu venir au secours de quelques personnes qui se sont soit déclaré elles-mêmes, soit dont on a été avertis par des collègues de la fragilité momentanée.

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