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Vidéo Quartiers Nord de Marseille : Nasser a échappé au business de la drogue… mais pas l'adolescent à quelques mètres de lui

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Envoyé spécial. A Marseille, Nasser a échappé au business de la drogue  mais pas l'adolescent  à quelques mètres de lui
Envoyé spécial. A Marseille, Nasser a échappé au business de la drogue mais pas l'adolescent à quelques mètres de lui Envoyé spécial. A Marseille, Nasser a échappé au business de la drogue mais pas l'adolescent à quelques mètres de lui
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Dans les quartiers Nord de Marseille, la cité Bassens. C'est ici que le président Macron a débuté le 1er septembre 2021 une visite de trois jours. Dès le lendemain, les petites mains du trafic de cannabis avaient repris leur poste. "Envoyé spécial" y a rencontré Nasser, 22 ans.

Ici, les prix du cannabis s'affichent sur les murs, à la vue de tous. Les clients sont servis directement dans leur voiture par les dealers. "C'est le drive de Bassens, explique Nasser, 22 ans, à "Envoyé spécial". C'est connu pour ça, Bassens, c'est connu pour sa drogue." La cité Bassens, dans les quartiers Nord de Marseille, où Emmanuel Macron a débuté le 1er septembre 2021 une visite de trois jours... Dans cet extrait d'un reportage à voir le 16 septembre, nous sommes le 2, et les trafics ont déjà repris.

Le "drive de Bassens", un point de vente connu

Nasser est au chômage et a besoin d'argent, ce qui pourrait faire de lui une proie idéale pour les réseaux de trafiquants. Mais "ça ne [l']intéresse pas du tout, affirme-t-il. Je suis pas fait pour faire ça. C'est quelque chose qui ne m'est pas venu du tout à l'esprit." Comment a-t-il fait pour échapper à ce qui ressemble trop souvent à une fatalité pour "les jeunes des quartiers" ? Le jeune homme est conscient d'avoir eu de la chance, "des parents qui étaient derrière, l'échappatoire de rentrer dans une école spécialisée".

Pourquoi lui, et pas l'adolescent à capuche qui, à quelques mètres de la caméra, fait visiblement le guet pour les trafiquants ? "Peut-être que ce jeune homme, ses parents sont divorcés, peut-être que sa maman, elle est toute seule et que c'est le cadet de la famille… (...) Peut-être qu'il n'y a pas à manger dans l'assiette tous les soirs quand il rentre à la maison..." 

Un "job d'été" payé 150 euros la journée

Romain Boutilly est allé tendre le micro au jeune guetteur, un "job d'été" payé 150 euros la journée, explique l'adolescent. A 17 ans, il a pris le train à Montpellier direction "la capitale de la drogue". "Après, raconte-t-il, c'est la démerde : on trouve un appart, on dort dans une voiture, et voilà..." Sa famille ne sait pas qu'il est là, il ne l'a dit à personne : "C'est pas une fierté non plus, de faire ça… C'est vrai que c'est mieux d'aller travailler…"

Cette activité qui peut rapporter "dans les 2 000 euros" (par mois) n'est pas sans risque, lui fait remarquer le journaliste. Cet été, par exemple, un jeune a été abattu dans la cité Bassens. Ne pense-t-il pas que ça pourrait lui arriver ? "Bah si, totalement, bien sûr", répond l'adolescent, pas dissuadé "plus que ça".

Extrait de "Marseille : la jeunesse rêve encore", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 16 septembre 2021.

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