Délit d’initiés chez EADS
La direction et les actionnaires du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS se sont rendus coupables d'"un délit d'initiés massif" commis entre novembre 2005 et mars 2006. Ils auraient vendus leurs titres avant que les difficultés de l'A 380 ne soient rendues publiques et que l'action d'EADS s'effondre. C'est le résultat d'une note de l'AMF, l'autorité des marchés financiers. Elle a pour l'instant débusqué 1 200 intiés, qui ont vendu plus de 10 millions de titres et encaissés environ 90 millions de plus-value.
Le rapport est accablant pour les premiers actionnaires d'EADS, ainsi que pour les principaux dirigeants du groupe européen et de sa filiale Airbus de l’époque. L’Allemand Thomas Enders et le Français Français Noël Forgeard, les deux co-directeurs d’EADS d’alors sont particulièrement visés ainsi qu’Arnaud Lagardère et Manfred Bishoff, patrons des groupes Lagardère et DaimlerChrysler. Le groupe français annonce dans un communiqué qu'il désire intenter une action en justice et souhaite obtenir "réparation" suite aux"accusations infondées". L'entreprise allemande quant à elle se refuse à tout commentaire.
L'AMF laisse également entendre que l'Etat français connaissait la situation puisque le ministre de l’Economie de l’époque Thierry Breton aurait reçu une note l’incitant à vendre une partie des actions de l’Etat, dès décembre 2005, alors que les difficultés du groupe ne seront annoncées publiquement qu’en juin 2006. Bercy, aurait alors, malgré tout, donné son feu vert à la vente des actions détenues par Lagardère. Des accusations que réfutent les deux parties ce matin.
L'instruction judiciaire
L'information judiciaire concernant de présumés délits d'initiés au sein du groupe européen avait été ouverte en novembre 2006, contre X, à la suite de dépôts de plaintes, notamment d'une Association de petits porteurs, l'Appac.
L'Autorité des marchés financiers (AMF) avait mené son enquête parallèlement. Quant à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), elle a réaffirmé aujourd'hui qu'elle se joindrait à d'éventuelles procédures judiciaires si les enquêtes sur EADS faisaient aopparaître des irrégularités de la part du
groupe aéronautique et de défense. La CDC compte au nombre des investisseurs institutionnels qui se sont engagés à se porter - à terme - acquéreur d'une partie des parts d'EADS cédées par le groupe Lagardère
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