Plus de trente ans après la découverte du corps de "la petite martyre de l'A10", ses parents ont été retrouvés et mis en examen
Retrouvés grâce à une analyse ADN, ils avaient été arrêtés mardi. Tous deux nient avoir tué la fillette.
Ce qu'il faut savoir
Une affaire enfin résolue ? Le procureur de la République de Blois (Loir-et-Cher) a annoncé, lors d'une conférence de presse jeudi 14 juin, la mise en examen de deux personnes identifiées comme les parents de "la petite martyre de l'A10", dans une information judiciaire ouverte pour "meurtre", "recel de cadavre" et "violence sur mineur". Le père a été écroué, tandis que la mère comparaissait encore devant le juge de la liberté et de la détention, a précisé le procureur.
Le corps sans vie de la fillette, désormais identifiée comme Inass, 4 ans, née au Maroc, avait été retrouvée au bord de l'autoroute A10 à l'été 1987. Ses parents avaient été arrêtés mardi, après avoir été retrouvés grâce à l'ADN. En garde à vue, ils ont donné des versions divergentes, et tous les deux ont nié avoir tué leur fille.
Une mort mystérieuse. Le 11 août 1987, le corps d'une fillette, enroulé dans une couverture, était découvert dans un fossé au bord de l'A10 à Suèvres (Loir-et-Cher) par deux employés de l'autoroute. Le cadavre, mutilé, portait des traces de brûlures dues à un fer à repasser et des cicatrices dues à des morsures humaines.
Trente ans d'enquête sans réponse. Malgré un appel à témoins d’une ampleur inégalée (65 000 écoles visitées sur tout le territoire), les gendarmes n'avaient pas réussi à découvrir l’identité de celle qu’on a surnommée "la petite martyre de l’A10". En janvier 2007, le procureur de la République de Blois avait ouvert une nouvelle information judiciaire pour repousser la date de prescription.
Une nouvelle piste en 2017. Fin 2017, les enquêteurs ont retrouvé la trace du frère de la fillette grâce à un prélèvement ADN sur ce dernier, arrêté en 2016 dans le cadre d'une affaire de violence sans aucun lien.
Les deux parents nient. Aujourd'hui séparés, les deux parents de la petite Inass ont tous les deux nié, en garde à vue, être impliqués dans la mort de leur fille, a expliqué le procureur. La mère a tout de même reconnu "qu'elle pouvait être violente à l'égard d'Inass". Le père a, lui, affirmé qu'il était celui qui avait déposé le corps au bord de l'autoroute en partant au Maroc.