Mort de Vanille : la mère avait planifié l'assassinat de sa fille depuis deux mois, mais "aucun signe" ne laissait penser à un passage à l'acte

Article rédigé par Marie-Adélaïde Scigacz, Fabien Magnenou - Jean-Loup Adénor
France Télévisions
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Le procureur d'Angers (Maine-et-Loire), Eric Bouillard, lors d'une conférence de presse au sujet du meurtre de la petite Vanille, le 9 février 2020. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

Le corps de la fillette a été retrouvé dimanche sur les indications de sa mère, qui a reconnu le meurtre. Cette dernière présente des troubles psychiatriques.

Ce qu'il faut savoir

Des premiers éléments de réponse pour tenter de comprendre l'incompréhensible. Le procureur d'Angers, Eric Bouillard, a tenu une conférence de presse, lundi 10 février, et livré plusieurs éléments au sujet de la mort de Vanille, 1 an, tuée par sa mère vendredi. Le corps de la fillette a été retrouvé dimanche dans une benne à vêtements à Angers (Maine-et-Loire), quelques heures après l'interpellation de sa mère à Nantes (Loire-Atlantique) et alors qu'une alerte enlèvement avait été déclenché samedi soir.

Nathalie Stéphan, 39 ans, avait "décidé de donner la mort à son enfant" depuis début décembre, et l'a avoué aux enquêteurs, a expliqué le procureur. Cependant, selon les éducateurs qui suivaient la mère, "aucun signe ne laissait penser que ce passage à l'acte était envisagé", a affirmé ce dernier.

Un acte prémédité. Selon le procureur, Nathalie Stéphan a expliqué avoir planifié de tuer sa fille depuis le 3 décembre, date à laquelle elle s'était vu notifier qu'elle devrait quitter le foyer pour mères isolées où elle vivait. Son départ devait avoir lieu ce lundi. Vendredi 7 février, jour où elle est passée à l'acte, était la date du premier anniversaire de Vanille, a ajouté le procureur.

Aucun signe précurseur. Les éducateurs chargés du suivi de Vanille ont expliqué aux enquêteurs qu'ils constataient une "évolution positive" de la mère et de son implication auprès de sa fille. C'est la raison pour laquelle elle bénéficiait d'un droit de visite auprès de son enfant placé, a expliqué le procureur.

L'autopsie confirme le scénario de la mort. Le corps de l'enfant a été autopsié lundi. L'examen a confirmé que son décès avait eu lieu "dans un délai conforme à celui indiqué par la mère", c'est-à-dire vendredi, avant même le déclenchement de l'alerte enlèvement. Elle confirme également que la fillette a été étouffée.

 La mère présentée à un juge mardi matin. Eric Bouillard a indiqué que sa garde à vue serait levée dans la matinée. Le magistrat sera saisi du chef d'"homicide volontaire aggravé", avec pour circonstances aggravantes la préméditation, le fait qu'elle soit la mère de la victime et que celle-ci soit une mineure de moins de 15 ans.