Cet article date de plus de six ans.

Affaire Maëlys : un an après, les parents "sont toujours dans une recherche de vérité", malgré le "silence" de Nordahl Lelandais

Jennifer et Joachim De Araujo "ont le sentiment d'avoir été pris en otage par Nordahl Lelandais", explique sur franceinfo leur avocat, Me Fabien Rajon. Une marche blanche en mémoire de Maëlys a lieu lundi après-midi à Pont-de-Beauvoisin.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les parents de Maëlys lors de la marche blanche en mémoire de leur fillette assassinée par Nordahl Lelandais, le 27 décembre 2017 à Pont-de-Beauvoisin. (JEAN-FRAN?OIS SOUCHET / MAXPPP)

Un an après la disparition de la petite Maëlys, 8 ans, lors d'une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère), ses parents "sont toujours dans une recherche de vérité", explique lundi 26 août sur franceinfo Me Fabien Rajon, leur avocat. "Aujourd'hui, cette vérité, ils la doivent au travail des magistrats, au travail colossal de la gendarmerie, mais sûrement pas à Nordahl Lelandais", qui a avoué le meurtre de la fillette six mois après les faits. Ce dernier "s'est muré dans le silence sciemment, froidement, pour des raisons de stratégie", dénonce Fabien Rajon.

franceinfo : Les parents de Maëlys appellent à une marche "de recueillement" lundi après-midi à 15h à Pont-de-Beauvoisin. Comment vont-ils et comment abordent-ils cette journée ?

Me Fabien Rajon : C'est une journée difficile. Ce que je peux vous dire, c'est qu'ils ont le sentiment d'avoir été pris en otage par Nordahl Lelandais. Ils ont vécu un drame lors de cette nuit du 26 au 27 août, mais ils ont été également pris en otage par Nordahl Lelandais tout au long des mois qui se sont écoulés à la suite de la disparition de leur enfant. En qualité de parties civiles, nous avions accès à des éléments qui confondaient clairement Nordahl Lelandais quant à son implication dans cet enlèvement, et Nordahl Lelandais, lui, niait toute implication. Il a fallu le travail colossal de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) pour retrouver un élément probant, à savoir une trace de sang dans le véhicule de Nordahl Lelandais pour qu'ensuite ce dernier passe aux aveux partiels. Et la conséquence directe, c'est que très peu de traces ont pu être retrouvées sur le corps de l'enfant disparu, puisque ce corps n'a été retrouvé que le 14 février 2018.

Vos clients veulent toujours connaître la vérité sur ce qui s'est passé ce soir-là ?

Oui. Nordahl Lelandais invoque une mort accidentelle infligée involontairement à Maëlys. Évidemment, on a peine à croire à une telle version rocambolesque. Il y a par ailleurs des éléments de personnalité de Nordahl Lelandais qui nous interpellent : je rappelle qu'il est mis en examen dans le cadre de l'assassinat du caporal Noyer, qu'il est mis en examen également dans la cadre d'atteinte sexuelle sur une fillette de sa propre famille, et qu'il a visionné quelque temps avant l'enlèvement de Maëlys des images à caractère pédophile. Et encore une fois, il a pris toutes les précautions dès le soir des faits pour faire disparaître des preuves. Donc aujourd'hui, évoquer une mort involontaire infligée à Maëlys, cela laisse mes clients pantois.

Nordahl Lelandais ne coopère plus avec les enquêteurs. Et pourtant, lui seul a la clé, lui seul peut expliquer ?

Effectivement, il s'est muré dans le silence sciemment, froidement, pour des raisons de stratégie : pour faire en sorte que, lorsque le corps de l'enfant allait être retrouvé, il y ait le moins de traces susceptibles de le confondre. Mes clients sont toujours dans une recherche de vérité. Aujourd'hui, cette vérité, ils la doivent au travail des magistrats, au travail colossal de la gendarmerie, mais ils ne la doivent sûrement pas à Nordahl Lelandais.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.