Quatre questions sur les nouvelles accusations visant Nordahl Lelandais
Ce témoignage est accablant pour le suspect dans les meurtres de la petite Maëlys et du caporal Arthur Noyer.
Deux ans jour pour jour après la disparition de la petite Maëlys lors d'une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin (Isère), de nouvelles informations apportent un éclairage sur la personnalité de l'homme suspecté du meurtre de la fillette, Nordahl Lelandais.
Selon des révélations du Parisien, confirmées mardi 27 août par franceinfo, un détenu de la prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), où il est incarcéré, a affirmé que l'ancien militaire de 36 ans s'était confié à lui pour lui révéler des détails sordides concernant les circonstances de la mort de Maëlys et du caporal Arthur Noyer, dont le corps a été retrouvé en septembre 2017.
Que révèle ce codétenu ?
• Concernant le meurtre de Maëlys. Ce détenu, qui a partagé la cellule de Nordahl Lelandais à la prison de Saint-Quentin-Fallavier, assure que ce dernier lui a confié avoir violé la fillette, avant de la frapper à mort et de se débarrasser du corps.
Ce témoignage met à mal la ligne défendue par l'ancien maître-chien, lequel maintient qu'il n'a commis aucune violence sexuelle sur Maëlys et a reconnu en février 2018 avoir tué l'enfant, mais "de façon involontaire".
• Concernant le meurtre du caporal Arthur Noyer. Toujours selon les déclarations du codétenu, Nordahl Lelandais lui aurait également confié la raison pour laquelle il a assassiné le caporal Arthur Noyer. Selon ses dires, ce dernier avait refusé de céder à ses avances.
Ces déclarations sont-elles prises au sérieux ?
En livrant ce témoignage à l'administration pénitentiaire fin 2018, puis à un juge d'instruction, le codétenu du suspect nie avoir l'intention de solliciter une quelconque récompense sur le plan judiciaire, faisant valoir sa libération possible en avril 2019, selon Le Parisien. "Je ne pouvais pas garder ça pour moi. C'était important ce qu'il m'a dit", aurait-il expliqué.
L'hypothèse d'une mort accidentelle de la petite fille n'a jamais convaincu les enquêteurs, qui soupçonnent un motif sexuel derrière l'enlèvement et l'assassinat de l'enfant. Nordahl Lelandais lui-même a reconnu, lors d'un interrogatoire en décembre, avoir agressé sexuellement deux de ses petites cousines âgées de 4 et 6 ans, à l'été 2017, soit une semaine avant l'assassinat de Maëlys. Il avait filmé les agressions avec son téléphone portable, avant d'effacer ces vidéos. Alors mis en examen dans ce dossier antérieur, il a expliqué qu'au moment des faits, il ne faisait "plus vraiment la différence entre une femme et une fillette", en raison d'une "consommation excessive d'alcool et de cocaïne". Il a enfin reconnu avoir déjà eu, plus jeune, ce penchant pour des fillettes mais a assuré qu'il n'était jamais passé à l'acte avant 2017.
"Nordahl Lelandais a un profil de prédateur sexuel, pédocriminel, plutôt que d'un tueur en série. Le fait qu'il indique par ailleurs qu'il a été attiré depuis un certain temps inquiète d'autant plus mes clients. Leurs craintes sont bien évidemment que les enquêteurs découvrent de nouvelles vidéos sur d'autres enfants", avait déclaré Caroline Rémond, l'avocate des parents des fillettes.
Dans quel contexte interviennent-elles ?
L'instruction sur le meurtre de Maëlys doit être clôturée cet automne, en vue d'un procès. Au total, Nordahl Lelandais est mis en examen dans quatre affaires : l'assassinat du caporal Arthur Noyer, l'assassinat de Maëlys et des agressions sexuelles sur ses deux petites cousines de 4 et 6 ans.
Que changent ces révélations d'un point de vue judiciaire ?
La thèse du viol est difficilement vérifiable par les juges. En effet, le corps de Maëlys a été retrouvé six mois après sa disparition, soit trop tard pour que les experts puissent accréditer ou non la thèse du viol.
Or, si Nordahl Lelandais est jugé aux assises pour "meurtre d'un mineur de moins de 15 ans" précédé d'un viol, il pourrait être condamné à la perpétuité "réelle", une peine assortie d'une période de sûreté illimitée.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.