Double meurtre de l'hôpital psychiatrique de Pau : une deuxième commission médicale décide d'autoriser Romain Dupuy à quitter l'Unité pour malades difficiles
Depuis janvier 2018, l'auteur du double meurtre de l'hôpital psychiatrique de Pau en décembre 2004 peut, d'un point de vue strictement médical, quitter l'UMD où il a été admis dès son arrestation début 2005, mais les pouvoirs publics n'ont pas donné suite pour le moment.
Romain Dupuy, auteur du double meurtre de l'hôpital psychiatrique de Pau en décembre 2004, demande à quitter l'Unité pour malades difficiles de Cadillac pour une unité fermée classique et deux commissions médicales se sont prononcées dans ce sens, rapportent nos confrères de France Bleu Béarn ce jeudi 19 septembre. Depuis janvier 2018, il peut, d'un point de vue strictement médical, quitter l'UMD où il a été admis dès son arrestation début 2005, mais les pouvoirs publics n'ont pas donné suite pour le moment. En janvier 2018, une première commission médicale a décidé que la suite de la prise en charge de Romain Dupuy devait se faire en dehors de cette UMD. Le collège d'expert l'estime stabilisé : il n'a plus qu'une piqûre tous les 14 jours et n'est plus sujet à ses délires psychotiques. Il ne s'agit pas de le laisser libre.
Une unité fermée où le régime carcéral est allégé
"S'il sort de l'UMD, il ira dans une unité fermée, mais dans un hôpital psychiatrique classique, où le régime carcéral est quand même allégé", précise la mère du jeune homme schizophrène à France Bleu Béarn. Cet avis a été transmis au préfet de Gironde qui doit donner son accord, comme l'exige la procédure d'hospitalisation d'office. En cas de réponse positive, ce sera à l'Agence régionale de santé d'organiser le transfert. Début septembre, une deuxième commission médicale, avec d'autres experts, a livré la même conclusion : Romain Dupuy doit être admis dans une unité fermée au sein d'un hôpital classique.
Mais depuis ces avis, rien n'a bougé, Romain Dupuy vit toujours dans l'UMD de Cadillac. France Bleu Béarn dévoile qu'un premier établissement a pourtant été envisagé : Romain Dupuy a été évalué, mais cet établissement a finalement été abandonné. Pour la mère du schizophrène, Marie-Claire Dupuy, contactée par France Bleu Béarn, ce non-transfert "est un déni du droit élémentaire d'un patient lambda". Elle pointe du doigt les pouvoirs publics.
On refuse le droit le plus élémentaire à un jeune malade, dont la vie est saccagée et qui, lui aussi, est une victime. La non-prise en charge de sa psychose à l'époque a provoqué un drame innommable. Il doit être suivi par une psychiatrie la moins défaillante possible.
Marie-Claire Dupuyà France Bleu Béarn
Marie-Claire Dupuy s'impatiente : "Malgré cette décision d'irresponsabilité pénale prononcée à l'issue de ce procès, beaucoup ne l'entendent pas ! Fichez la paix à mon fils ! Il ne fera jamais partie d'une société comme on l'entend. Il faudra toujours un accompagnement de la psychiatrie". Avant que Romain Dupuy ne tue et ne mutile une infirmière et une aide-soignante de l'hôpital psychiatrique de Pau à l'aide d'un couteau de cuisine en 2004, sa mère avait demandé à plusieurs reprises que son fils soit hospitalisé, sans succès.
Le préfet de Gironde et l'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine n'ont pour le moment pas répondu aux sollicitations de France Bleu Béarn.
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