Double meurtre de Pau : l’irresponsabilité réexaminée
Le discernement de Romain Dupuy a-t-il été "aboli" ou simplement "altéré" par son état psychiatrique ? Voilà la question à laquelle tentera de répondre la cour d’appel de Pau, aidée par un certain nombre d’experts. L’enjeu est de taille puisque dans le premier cas, le non-lieu "psychiatrique" prononcé le 28 août dernier est confirmé et l’affaire est close. Dans le second, un procès pourrait théoriquement avoir lieu en cour d’assises.
L’auteur présumé du double meurtre sera présent à l’audience. Sa comparution, limitée en principe à une journée, a été rendue possible par un avis médical favorable émis par l'établissement psychiatrique de Cadillac (Gironde), où il est hospitalisé d'office. Romain Dupuy sera libre de toute contrainte judiciaire du fait du non-lieu prononcé.
Les faits qui lui sont reprochés remontent à la nuit du 17 au 18 octobre 2004. Chantal Klimaszewski et Lucette Gariod, infirmière et aide-soignante de l'hôpital psychiatrique de Pau, avaient été tuées à l'arme blanche. L'une d'entre elles avait été décapitée.
Le non-lieu "psychiatrique" prononcé par le juge d'instruction de Pau en faveur de Romain Dupuy, l’été dernier, est intervenu à l'issue de multiples expertises et contre-expertises. Mais la décision a été contestée en appel par les avocats des parties civiles qui espèrent encore une poursuite de l’affaire.
"Tous les experts n'étaient pas du même avis sur son état mental", affirme aujourd’hui Me Yves Darmendrail, avocat de l'une des parties civiles, qui espère fait prévaloir l'idée que "seule une cour d'assises peut valablement se prononcer sur la responsabilité pénale de Romain Dupuy".
Les magistrats de la cour d'appel de Pau soulignent cependant que la procédure d'appel qui s'engage mercredi n'équivaut pas à l'ouverture d'un procès sur le fond, puisqu'il ne s'agit que de juger du bien-fondé du non-lieu "psychiatrique" prononcé.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.