Doubs : la maire de Montbéliard porte plainte contre un rappeur de la ville pour "outrage"
Dans une vidéo postée sur son compte Instagram en janvier, M2Z insulte nommément l'élue. L'homme de 25 ans défend une démarche "artistique" et "critique".
La maire de Montbéliard, Marie-Noëlle Biguinet, a porté plainte pour "outrage" contre un rappeur de sa commune, rapporte France Bleu Belfort-Montbéliard, mardi 2 mars. Dans une vidéo d'une minute et trente secondes publiée fin janvier sur son compte Instagram, le rappeur M2Z rappe et cite nommément l'édile. Le tout est suivi de propos insultants, notamment "sale pute".
"Un rap critique" pour parler de son quartier
Contacté par France Bleu Belfort-Montbéliard, le rappeur, qui a grandi et vit à Montbéliard, parle d'une démarche "artistique" et dément avoir voulu viser l'élue. "C'est une erreur de sa part. Après je peux comprendre qu'elle se sente visée mais c'est juste un malentendu", affirme M2Z, qui travaille par ailleurs comme peintre en bâtiment.
Dans l'expression "sale pute", le rappeur de 25 ans défend "une signature vocale, (...) comme si c'était une ambiance, un bruitage. Chacun sa manière de dire les choses, ça s'appelle juste la liberté d'expression." M2Z affirme que son "rap critique" vise à dénoncer les situations observées dans son quartier. L'homme avait déjà fait parler de lui en février 2020, lorsqu'il avait tourné un clip avec des dizaines de jeunes effectuant des rodéos dans le quartier de la Petite Hollande, ce qui avait suscité la colère des autorités.
Le rappeur placé en garde à vue
La maire de Montbéliard a déposé plainte la semaine dernière, après avoir été avisée de l'existence de cette vidéo. "Je porte plainte quand on m'insulte, je ne traite pas les gens comme ça, donc ils ne me traitent pas comme ça. On ne parle pas comme ça aux gens, et encore moins à un maire qui représente l'autorité", explique Marie-Noëlle Biguinet à France Bleu Belfort-Montbéliard.
Le rappeur a été brièvement placé en garde à vue lundi matin, puis relâché. Le parquet de Montbéliard doit prochainement décider de la suite pénale à donner à cette affaire. La plainte a été déposée pour outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique, un délit passible d'une peine pouvant aller jusqu'à un an de prison et 15 000 euros d'amende.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.