: Vidéo La mère d'une victime de l'effondrement à Marseille n'accepte pas "qu'un jeune de 30 ans meure dans ces conditions"
Le 5 novembre 2018, l'immeuble situé au 65 de la rue d'Aubagne où il habitait, à Marseille, s'est effondré. Julien Lalonde, 30 ans, fait partie des victimes. Aujourd'hui, sa mère exige des explications. Elle-même ne se sentait "pas en sécurité" chez son fils. Deux mois après le drame, "Envoyé spécial" a recueilli son témoignage.
Le 5 novembre 2018, deux immeubles insalubres s'effondrent en plein cœur de Marseille, ensevelissant huit personnes sous les décombres. Parmi elles, Julien Lalonde, un jeune Franco-Péruvien qui avait récemment emménagé au 65 de la rue d'Aubagne pour son nouveau travail : réceptionniste dans un hôtel du Vieux Port. Dans "Envoyé spécial" du 13 décembre, sa mère et sa sœur Aurélie témoignent pour la première fois. Pour que justice soit faite, pour Julien et les autres victimes, elles ont porté plainte contre X pour homicide involontaire.
Une semaine avant le drame, sa mère avait passé un long week-end avec lui à Marseille. Julien fêtait ses 30 ans. Sur des images filmées par des amis du jeune homme, on le voit danser avec elle, joyeux. Mais la fête n'était pas organisée chez lui : Julien avait trop honte de recevoir dans son propre appartement, un studio qu'il louait 480 euros par mois.
"En rentrant, on a vu que l'état, c'était lamentable"
Quelques jours avant l'effondrement, sa mère y avait dormi quatre nuits. Aussitôt qu'elle avait découvert les lieux, elle avait "fait part à [s]on fils de [s]on inquiétude" : "Je ne me sentais pas en sécurité, explique-t-elle. J'ai dit à mon fils : 'Ecoute, cet appartement... j'ai peur de rester.' En rentrant, on a vu que l'état, c'était lamentable. Très sombre, mais aussi sale, on voyait des fissures, on voyait une construction assez vétuste."
Ce lundi 5 novembre, peu avant 9 heures, Julien a prévenu son employeur qu'il allait arriver en retard, parce que la porte de son appartement était coincée. Il avait aussi alerté son propriétaire. En vain. Aujourd'hui, sa mère "n'accuse personne", mais elle veut des explications : "Je ne peux pas accepter, ni imaginer, qu'un jeune de 30 ans doive mourir dans ces conditions. Il était dans une maison, il ne traversait pas la rue, il n'était pas dans une ville où il y a des tremblements de terre... Les possibilités qu'il meure assis ou debout dans son appartement, ça sort de mon entendement."
Extrait de "Marseille, une ville effondrée", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial" le 13 décembre 2018.
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