Chili : des bébés enlevés sous la dictature
Au Chili, pendant des années, la dictature a mis en place un système d'enlèvement de nourrissons. Aujourd'hui, mères et enfants se recherchent mutuellement.
Les familles se recherchent et, parfois, se retrouvent. Sous la dictature chilienne, de nombreux bébés ont été séparés de leur mère, enlevés. Le 9 juillet 1977, Margarita Escobar a accouché d'une fille qu'elle n'a jamais revue. Elle témoigne : "Chaque fois que je me réveillais, je la réclamais, jusqu'à ce qu'une sage-femme me dise : 'ton bébé est mort'", explique-t-elle. On lui avait pourtant indiqué que le bébé se portait bien. Pour retrouver son enfant, Margarita donne aujourd'hui son ADN. Les femmes pauvres et vulnérables étaient les premières victimes de cette pratique.
Des adoptions lucratives
Le dispositif rassemblait des assistantes sociales, des religieuses, des médecins et des employés municipaux. Il s'agissait alors de mettre en place un système d'organisation d'adoptions irrégulières et lucratives. Autre victime, Josephina Sandoval souhaite elle aussi intégrer les registres génétiques internationaux. Elle recherche sa fille née le 24 juin 1980, déclarée morte par l'hôpital. Le groupe de recherche de bébés volés "Enfants et mères du silence" a permis à 90 familles de se retrouver. Les enlèvements d'enfants se sont poursuivis jusqu'en 2000 au Chili.
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