Enseignant juif agressé à Marseille : "Nous continuerons à porter la kippa", affirme le grand rabbin de France
Après l'agression d'un enseignant juif à Marseille lundi 11 janvier, le Consistoire israélite de Marseille avait "incité" les juifs de la ville à ne pas porter la kippa "jusqu'à des jours meilleurs".
Ce qu'il faut savoir
"Nous ne devons céder à rien, nous continuerons à porter la kippa". Le grand rabbin de France appelle à ne pas céder à la peur, mardi 12 janvier, après l'agression lundi d'un enseignant juif à Marseille. Un peu plus tôt, le Consistoire israélite de Marseille avait "incité" les juifs de la ville à ne pas porter la kippa "jusqu'à des jours meilleurs".
L'adolescent turc suspecté d'avoir agressé un enseignant juif en pleine rue, à Marseille, a été transféré à la sous-direction antiterroriste à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), mardi 12 janvier. Sa garde à vue avait été prolongée de 24 heures.
Lundi, la section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête pour "tentative d'assassinat aggravée en raison de l'appartenance à une religion et en relation avec une entreprise terroriste". L'enseignant, âgé de 35 ans et qui portait une kippa, a été attaqué à la machette. L'adolescent a revendiqué un geste "au nom d'Allah et de l'Etat islamique".
Blessé aux reins. L'enseignant a été hospitalisé lundi, mais a pu retourner chez lui dans la soirée. "Ses blessures sont plus importantes qu'on a pu le croire dans un premier temps", a déclaré son avocat, Me Labi, évoquant notamment des "craintes" quant à ses fonctions rénales en raison de coups reçus aux reins.
L'enseignant "ne pensai(t) pas (s)'en sortir vivant". "Je lui disais d'arrêter de me frapper mais il continuait et je ne pensais pas m'en sortir vivant", a déclaré le professeur, prénommé Benjamin, à La Provence. "Honnêtement, je ne sais pas comment je vais me relever de cette terrible agression". Il a dit "devoir réfléchir" à l'éventualité de cesser de porter la kippa et déclaré ne ressentir "aucune colère, mais de la peur et de l'appréhension quant à l'avenir".
L'agresseur présumé est un lycéen turc d'origine kurde, âgé de 16 ans, inconnu des services de renseignement et sans antécédents judiciaires. Sa radicalisation semble être passée inaperçue au sein de sa famille, comme parmi ses professeurs. Aucun trouble psychologique n'avait non plus été signalé.