Procès de Rédoine Faïd : une enquête ouverte après la diffusion par erreur du visage d'un accusé comparaissant caché
Un bug technique et une très grosse bourde. Le parquet de Paris a ouvert une enquête, vendredi 6 octobre, après que le visage d'un accusé comparaissant caché au procès du braqueur Rédoine Faïd est apparu sur les écrans installés dans la salle d'audience. Depuis l'ouverture du procès début septembre, Marc (le prénom a été modifié) était caché derrière un paravent de bois et la salle d'audience était évacuée à chaque suspension pour qu'il puisse sortir discrètement, l'homme ayant changé de vie et d'identité après avoir "balancé" une figure du grand banditisme corse, Jacques Mariani.
Jeudi, alors qu'il était à la barre, l'image en gros plan de cet homme est apparue pendant plusieurs minutes sur les écrans de retransmission du public, provoquant des réactions enthousiastes parmi les proches de Jacques Mariani. Finissant par comprendre le problème, les gendarmes et l'avocate de l'accusé se sont précipités pour tenter de le dissimuler, sans grand succès. Après une suspension d'audience, la présidente, Frédérique Aline, a annoncé qu'une photo avait été prise et diffusée sur les réseaux sociaux.
Le procès rependra lundi
Le procès de Rédoine Faïd devant les assises de Paris a été suspendu vendredi matin et reprendra lundi 9 octobre. La révélation de tout élément permettant l'identification ou la localisation d'une personne protégée est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende. Les peines encourues sont alourdies en cas d'atteinte à cette personne ou à son entourage.
Marc, 48 ans, a changé d'identité il y a quelques années, comme sa femme et leurs trois jeunes enfants. Fin 2017, il avait dénoncé Jacques Mariani dans une affaire de double assassinat. En marge de ce très gros dossier, il avait aussi parlé aux policiers d'un projet d'évasion avorté, datant du printemps 2017. Selon lui, Rédoine Faïd avait demandé à Jacques Mariani de l'aider à s'évader, en échange d'assassinats ciblés de membres d'un clan rival corse. C'est pour ce projet que Jacques Mariani et Marc, qui a reconnu avoir joué l'intermédiaire, comparaissent devant la cour d'assises de Paris.
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