Explosion d'un colis piégé à Lyon : que sait-on des quatre personnes en garde à vue ?
Un homme de 24 ans, soupçonné d'être l'auteur de l'attaque a été interpellé lundi dans le 7e arrondissement de Lyon.
Il a été arrêté "sans violence" sur la voie publique "au cas où il y ait du TATP [explosif] dans son appartement". Un homme de 24 ans, soupçonné d'être l'auteur de l'explosion d'un colis piégé, vendredi à Lyon, a été interpellé lundi 27 mai et placé en garde à vue.
L'explosion de ce colis piégé devant une boulangerie d'une artère piétonne et commerçante située dans le cœur de Lyon a fait 13 blessés légers, neuf femmes, dont une enfant de 10 ans, et quatre hommes. Une enquête avait été ouverte dès vendredi pour "tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle".
Colis piégé à #Lyon : un suspect vient d’être interpellé.
— Christophe Castaner (@CCastaner) May 27, 2019
Je salue la mobilisation de la SDAT, de la police judiciaire de Lyon et de la DGSI, co-saisies par la section antiterroriste du parquet de Paris.
Leur action conjointe est déterminante.
A ce stade, le suspect n'a pas expliqué son geste et aucun élément n'a filtré sur ses motivations. En tout, quatre personnes sont en garde à vue – l'auteur présumé, ses parents et un de ses frères. Une cinquième personne entendue dans le cadre d'une audition libre : il s'agit de la sœur du suspect. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait, pour l'instant, de ces arrestations.
Le suspect a été arrêté sur la voie publique
L'interpellation a eu lieu vers 10 heures dans le 7e arrondissement de Lyon dans le cadre d'une filature qui a débuté au domicile de l'auteur présumé de l'attaque, a appris franceinfo de source proche du dossier. Le jeune homme a été interpellé alors qu'il descendait d'un bus. L'arrestation, effectuée par la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police judiciaire lyonnaise, est décrite comme ayant eu lieu "sans violence". Selon le maire de la ville, Gérard Collomb, le suspect a été arrêté à la descente d'un bus près d'une boulangerie, en levant les bras à l'approche des policiers, comme le montrent ces images.
L'ADN du suspect a été retrouvé sur plusieurs composants de l'engin explosif. Ce dernier a d'ailleurs été interpellé sur la voie publique "au cas où il y ait du TATP dans son appartement", a indiqué une source proche du dossier à franceinfo. Il y a en effet de fortes suspicions que l'explosif utilisé dans l'attaque au colis piégé ait été du tripéroxyde de triacétone (TATP), en faible quantité. Les commandos jihadistes du 13 novembre 2015 avaient eu recours à cet explosif artisanal très instable.
Selon les informations de franceinfo, confirmant des éléments de l'Express, le suspect avait réalisé plusieurs achats par Internet, dont de l'eau oxygénée et de l'acétone permettant de confectionner le TATP. Ces achats ont été effectués via le site Amazon, d'après une source judiciaire interrogée par France 2.
Le suspect est inconnu des services de police
Le suspect de 24 ans est présenté, à ce stade, comme inconnu des services de police et de renseignements, a appris franceinfo de source policière. Le parquet de Paris a indiqué qu'il était de nationalité algérienne et Gérard Collomb a précisé qu'il s'agirait d'un étudiant en informatique dans une école lyonnaise. Interrogé par franceinfo, le directeur de l'établissement a affirmé qu'il n'était que préinscrit. En 2017, il n'était pas allé au bout de son inscription à cause d'un problème de visa avec le consulat de France à Oran, en Algérie.
Le principal suspect est décrit comme "peu coopératif" depuis le début de sa garde à vue par une source proche du dossier. Aucun élément retrouvé à son domicile ne permet d'orienter l'enquête, ajoute une source judiciaire à France 2.
La police avait lancé un appel à témoins dès vendredi soir en diffusant des photos du suspect, portant un sac à dos, une casquette et des lunettes dissimulant son visage. Un ADN, non identifié, avait également été retrouvé après l'explosion du colis piégé rue Victor-Hugo, dans l'hypercentre de Lyon.
Les trois autres personnes en garde à vue sont des membres de sa famille
Trois autres personnes sont placées en garde à vue. Il s'agit de la mère, du père et d'un frère du jeune homme, a appris franceinfo de source proche du dossier. Son frère, un lycéen majeur, a été interpellé lundi matin dans son établissement scolaire. Une cinquième personne est entendue en audition libre, il s'agit d'une sœur du suspect.
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