Explosion d'un immeuble à Paris : "On n'a plus d'affaires, plus de papiers, plus de portable, plus rien"
Plusieurs habitants évacués après de l'explosion d'un immeuble à Paris ne peuvent pas regagner leur logement, avant au moins 48 heures.
Devant le 6 rue de Trévise, à Paris, il ne reste plus rien de la boulangerie où a eu lieu l'explosion, samedi 12 janvier. Pompiers, secouristes et policiers marchent sur un tapis de verre brisé et s'activent à déblayer les débris, les carcasses de voitures comme défoncées par des centaines de marteaux, la devanture du magasin éventrée.
Toutes les fenêtres de l'immeuble sont ouvertes, ballantes, comme mortes. Le souffle de l'explosion s'est propagé sur 100 mètres dans quatre rues adjacentes. David n'est pas prêt d'oublier. "On a eu beaucoup de chance", raconte ce Martiniquais venu en vacances avec sa femme et ses deux enfants. Son hôtel était situé juste en face. Sonné, évacué d'urgence, il y a tout laissé. "On était au 6e étage, l'hôtel s'est à moitié effondré. On s'est retrouvés à moitié nus dans la rue, dans les décombres. Toutes nos affaires sont restées dans l'hôtel parce qu'on a quitté les lieux en pleine urgence. Donc, on n'a plus d'affaires, plus de papiers, plus de portefeuille, plus de portable, plus rien."
Douze immeubles entièrement condamnés
David ne pourra pas tout de suite récupérer ses affaires. L'hôtel fait partie des douze immeubles entièrement condamnés par la préfecture de police de Paris. "La puissance de l'explosion a été extrêmement forte et certains bâtiments souffrent de dommages structurels, explique le directeur adjoint du cabinet du préfet de police, Matthieu Garrigue-Guyonnaud, devant les sinistrés réunis dans la salle de spectacle de la mairie du 9e arrondissement. Ces bâtiments ne sont pas habitables dans l'immédiat parce que, pour certains, les planchers ont disparu, parce que les murs sont trop fragiles et menacent de tomber. Vous donner l'autorisation de réintégrer ces immeubles serait vous faire courir un danger mortel et nous n'en prendrons pas la responsabilité. Ces immeubles sont inaccessibles, il n'est même pas possible d'aller chercher vos effets personnels."
Une fois les opérations de sécurisation effectuées par les pompiers de Paris, le service des architectes de sécurité de la préfecture de police doit évaluer les travaux. Il faudra peut-être même étayer certains immeubles. L'interdiction d'y pénétrer peut donc durer longtemps. Le reste du périmètre de sécurité s'étend sur plusieurs rues. Les occupants pourront y revenir après avis d'experts mais l'interdiction pourrait durer au moins 48 heures.
Là, je suis venue pour les premiers secours, pour prendre des tee-shirts, une brosse à dents. Parce qu'on n'a rien, on a quitté nos logements
Linda, une sinistréeà franceinfo
Dans la mairie du 9e arrondissement, les habitants se fournissent en articles de première nécessité auprès de la Croix-Rouge. Linda habite le quartier depuis 1978. Elle repart avec un sac plastique pour aller dormir chez une amie. "Je ne sais pour combien de temps ça va durer, soupire-t-elle. Au moins deux jours, il paraît. Psychologiquement, on n'est pas bien du tout."
Environ 150 personnes ont été prises en charge à la mairie du 9ème arrondissement. Elles ont pu y effectuer une demande de logement provisoire dans des centres d'hébergements ou des hôtels et peuvent aussi bénéficier d'une aide psychologique. La mairie a mis en place un numéro vert pour l'information des personnes concernées : le 0 805 200 450.
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