Fillette tuée dans la Marne : l'alerte enlèvement n'avait pas été déclenchée, car "tous les critères n'étaient pas réunis", selon le parquet
Mal nourrie, peu soignée, déscolarisée et vivant dans l'insalubrité, Anaïs était placée depuis son plus jeune âge. Elle n'a pas survécu au deuxième enlèvement par ses parents en cinq ans. Le père est soupçonné de les avoir tuées lundi, elle et sa mère.
L'alerte n'avait pas été déclenchée à la suite de l'enlèvement par ses parents, le 10 février, de la petite fille de 9 ans retrouvée morte avec sa mère, lundi près de Vitry-le-François (Marne). Le procureur d'Auxerre (Yonne) Hugues de Phily a expliqué mercredi 6 avril à France Bleu Auxerre que "tous les critères de l'alerte n'étaient pas réunis". Les autorités avaient en effet retenu une "absence de danger brutal et imminent", malgré ce deuxième enlèvement en cinq ans de la petite Anaïs placée auprès des services de l'enfance de l'Yonne.
Soupçonné d'avoir abattu la mère et sa fille par balles dans une caravane, le père de la fillette, âgé de 47 ans, est toujours en garde à vue mercredi et les autopsies sont en cours. Il avait immédiatement été arrêté après le double meurtre par les policiers de la PJ d'Auxerre, qui étaient sur le point de l'interpeller pour l'enlèvement et qui ont finalement entendu les déflagrations et découvert les corps, mortellement touchés à la tête. L'homme fait l'objet d'une enquête pour "homicide sur conjoint" et "homicide sur mineur de 15 ans" confiée à la section de recherche de la gendarmerie de Reims.
Un contexte familial très compliqué
Le couple était connu de la justice des mineurs pour le mauvais traitement infligé à leur fille mal nourrie, peu soignée, déscolarisée et vivant dans l'insalubrité. Anaïs était donc placée depuis son plus jeune âge. Ces derniers temps, ses parents, ouvriers agricoles, dénoncaient des cas de pédocriminalité dans sa famille d'accueil. Des allégations infondées, selon le procureur de la République d'Auxerre. Malgré ce contexte familial très compliqué, les parents n'avaient pas fait l'objet de note particulière. Ils n'appartenaient à aucune mouvance dangereuse, ont estimé différents rapports des services de l'enfance et de la police judiciaire "qui ont fait un très solide travail de renseignement", d'après Hugues de Phily.
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