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Fourniret : un mois de procès, 7 meurtres avoués

La cour d'assises des Ardennes a terminé aujourd'hui la première phase du procès Fourniret, consacrée à l'examen des faits attribués au tueur en série présumé. Ce dernier a avoué plusieurs meurtres, viols et enlèvements, mais il a gardé le silence tout au long des débats. Ce qui a provoqué la colère de nombreux proches de victimes.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS/ Yves Herman)

De tels commentaires passent aisément pour des banalités, mais l'émotion a encore une fois été très vive aujourd'hui dans la cour d'assises des Ardennes, à Charleville-Mézières. Michel Fourniret a reconnu le septième et dernier meurtre de jeune fille pour lequel il est jugé, en compagnie de son épouse Monique Olivier.

L'examen des faits a pris fin aujourd'hui, jour de la vingtième audience, avec l'évocation de cette dernière victime, Mananya Thumpong, 13 ans au moment des faits en mai 2001 à Sedan. Reconnaissant les accusations d'enlèvement, de séquestration, d'assassinat, il a toutefois nié le viol.

Le tueur en série présumé avait déjà avoué jusque-là les six meurtres précédents, commis entre 1987 et 2000. La cour va maintenant consacrer tout le mois de mai à la personnalité de ce couple de criminels, aux méthodes incomparables à travers plusieurs siècles de faits divers.
_ Lors de l'instruction, les experts ont estimé notamment que Fourniret et son épouse sont indemnes de toute pathologie mentale et qu'ils disposent d'une intelligence normale, voire supérieure à la moyenne. Leurs psychologies apparaissent comme perverses et complémentaires.

"Surtout ne vous levez pas"

Mais le mois qui vient de s'écouler dans l'atmosphère pesante de cette cour d'assises aura surtout été marqué par le mutisme de l'accusé. Hormis ces aveux, celui-ci n'a seulement consenti à bredouiller des aveux, refusant de s'exprimer d'avantage ou de commenter. Le début du procès a également été l'occasion pour lui de faire un zeste de "cinéma", communiquant par pancartes ou morceaux de papier.

Une posture qui a suscité l'agacement, voire la fureur des proches et parents de victimes. "J'ai tellement de haine que si la vie me le permet, j'irai cracher sur votre tombe" lui a lancé le père de Céline Saison. Hier, le beau-père de Mananya Thumpong lui a asséné un véhément "Surtout ne vous levez pas, c'est la hauteur qui vous convient. Merci de vous être tu. Merci de ne pas ajouter à la cruauté de vos actes la cruauté de vos paroles".

Ce procès, qui a démarré le 27 mars, devrait s'achever à la fin du mois de mai.

Matteu Maestracci

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