Harcèlement moral : deux cadres de Carrefour condamnés
Le procureur de la République de Bonneville (Haute-Savoie) avait qualifié leur comportement de "vicieux" et "pervers". Il avait requis six et huit mois de prison avec sursis à l’encontre de deux cadres de l’hypermarché Carrefour de Sallanches. Christian Rivat, chef de secteur de 47 ans, et Victor Massacrier, le directeur du magasin âgé de 56 ans, ont été condamnés à six mois de prison avec sursis.
Les deux cadres étaient poursuivis pour avoir harcelé de septembre 2001 à mai 2002 un chef de rayon, Stéphane Tagliavacca. L’homme âgé de 40 ans avait bénéficié d’un arrêt de travail de plus d'un an, que la Sécurité sociale avait attribué à sa situation de "stress au travail" et de "harcèlement moral".
L’employé a expliqué avoir été "suivi" pendant plus d’un an, "convoqué" parfois "plusieurs fois par semaine" par Christian Rivat, dont il assure avoir été la "tête de turc". Son supérieur le suivant même "jusqu'à la porte des toilettes", l'espionnant sans arrêt, lui supprimant des congés et l'appelant régulièrement chez lui pour lui demander de rendre des comptes. De nombreux salariés du magasin ont en outre fourni à la justice des attestations témoignant des brimades dont il a fait les frais, alors qu’il était auparavant bien noté par sa hiérarchie.
"On ne veut pas savoir ce qui se passe, on fait du chiffre, on rentabilise, on produit. Peu importe la nature humaine, les êtres humains sont interchangeables comme des marchandises", a expliqué à l’audience l’avocat d’une autre plaignante, elle aussi salariée du magasin.
Gilles Halais avec agences
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.