Hauts-de-Seine : un juge risque une sanction disciplinaire après avoir tenu des propos sexistes lors d'un procès pour violences conjugales
Une sanction disciplinaire pourrait être prise à l'encontre d'un juge du tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine) après la tenue de propos sexistes, mercredi, lors d'une audience pour violences conjugales.
Un juge du tribunal correctionnel de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, encourt une sanction disciplinaire, après avoir tenu des propos sexistes au cours d'un procès pour violences conjugales, rapporte France Bleu Paris, vendredi 2 juin.
Lors d'une audience pour violences conjugales
Mercredi 31 mai, un homme de 48 ans était jugé en comparution immédiate pour avoir menacé de mort sa compagne à plusieurs reprises. La victime a produit à l'audience les enregistrements de ces menaces comme : "Tu vas finir entre quatre planches, je vais t'asperger d'essence et tu vas mourir brûlée vive."
Face aux preuves accablantes, le compagnon violent a reconnu les faits, "mais lorsque le juge lui a demandé des explications sur son comportement, raconte l'avocate de la victime Migueline Rosset, le mari a répondu : 'Vous savez ma femme, elle faisait chambre à part'. Le magistrat s'est alors tourné vers ma cliente en lui disant : 'Oh si vous refusez le devoir conjugal'. Trois fois, il a répété ce terme de devoir conjugal".
L'avocate reprend le juge
L'avocate, estomaquée par les propos du magistrat, a expliqué lui avoir dit : "Monsieur le juge, cela n'existe pas le devoir conjugal. C'est quoi cette notion ? Que la femme devrait se plier aux 31 désirs de son mari ? Oui, c'est un dérapage."
"Dans les cas de violences conjugales, le violent, l'agresseur dit toujours, 'c'est de ta faute', et là on redit à ma cliente 'c'est de votre faute madame', et c'est un juge, un président d'audience qui le lui dit", s'est insurgé l'avocate.
Le juge a été convoqué par le président du tribunal de grande instance de Nanterre. Il pourrait se voir retirer les audiences de comparution immédiate qu'il présidait chaque mercredi. Quant au compagnon violent, il a été condamné à six mois de prison avec sursis et a une interdiction d'approcher sa femme.
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