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Ce que l'on sait de l'attaque à l'aéroport d'Orly

Plus tôt dans la matinée, l'assaillant avait pris pour cible une patrouille de police à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), puis un bar à Vitry-sur-Seine, avant de voler une voiture.

Article rédigé par franceinfo
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Des voitures de police et des pompiers se trouvent devant l'aéroport d'Orly, samedi 18 mars 2017. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Ziyed Ben Belgacem, un homme de 39 ans, a été abattu à Orly (Val-de-Marne), samedi 18 mars, après avoir dérobé une arme à un militaire, provoquant la suspension du trafic et l'évacuation de l'aéroport. Plus tôt dans la matinée, l'assaillant avait pris pour cible une patrouille de police à Garges-lès-Gonesse (Val-d'Oise), puis un bar à Vitry-sur-Seine, avant de voler une voiture. Franceinfo revient sur ce que l'on sait de cette attaque.

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Que s'est-il passé ?

A 6h55, Ziyed Ben Belgacem prend pour cible une patrouille de police du commissariat de Stains, à l’occasion d’un contrôle routier à Garges-lès-Gonesse. Il"roulait à vive allure, tous feux éteints", a affirmé François Molins, procureur de la République de Paris, lors d'une conférence de presse. L'homme use alors d'un revolver à grenaille et blessé à la tête un agent par des éclats. Il prend ensuite la fuite en direction d'un débit de boisson à Vitry-sur-Seine, "dans lequel il avait l'habitude d'aller". Il y met en joue les clients et tire avec la même arme, sans faire de blessé. A la sortie, il reprend son véhicule, l'abandonne cinq kilomètres plus loin et s'empare sous la menace une Citroën C4 avec laquelle il se rend à l'aéroport d'Orly.

Arrivé dans le terminal sud à 8h22, il jette au sol un sac contenant un bidon d'hydrocarbures et s'approche d'une patrouille de trois soldats déployés, deux hommes et une femme, dans le cadre de l'opération Sentinelle. Il attrape la militaire et, en "la positionnant comme bouclier", lui pointe une arme sur la tempe, a expliqué François Molins. D’après les premiers témoignages des militaires, il déclare à ce moment-là : "Posez vos armes, je suis là pour mourir par Allah, de toute façon il va y avoir des morts."

Ziyed Ben Belgacem tente ensuite de désarmer la militaire et de lui prendre son fusil d'assaut Famas. A l'issue d'une confrontation elle, il parvient à prendre l'arme et à la mettre en bandoulière, a affirmé François Molins. Les autres soldats tirent trois fois sur lui. "Le troisième tir s’est avéré léthal, a détaille le procureur. Il était 8h25, c’est donc une scène qui dure un peu plus de 2 minutes." 

Qui est l'homme abattu ?

Identifié comme Ziyed Ben Belgacem par une source policière interrogé par franceinfo, l'homme abattu était connu "des services de police et de renseignements", a affirmé le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux. "Son casier judiciaire fait état de neuf mentions, notamment pour des faits de violence, d’outrage, de recel", a expliqué François Molins. Le procureur a évoqué plusieurs condamnations à des peines de prison pour vol avec arme et trafic de stupéfiants. "Il était sous contrôle judiciaire au moment des faits", a-t-il précise.

Ziyed Ben Belgacem a été identifié comme l'homme abattu à l'aéroport d'Orly, le 18 mars 2017. (DR)

L'assaillant d'Orly avait par ailleurs "été repéré comme radicalisé à l’occasion d’un passage en détention". Dans le cadre de l'état d'urgence voté après les attentats du 13-Novembre, "il avait l’objet d’une perquisition administrative qui avait amené la police à découvrir chez lui de 4 clés USB et d’une carte SD dont l’exploitation n’avait rien donné", a affirmé François Molins.

Comment ont réagi les passagers ? 

La panique a commencé à se propager dans l'aéroport. "On faisait la queue pour l'enregistrement sur le vol en direction de Tel Aviv quand on a entendu trois ou quatre coups de feu à proximité. L'ensemble de l'aéroport a été évacué", raconte Franck Lecam, un témoin, à l'AFP"J'ai vu un mouvement de panique et de passagers et de personnels venir vers moi avec des policiers nous disant de reculer au fond de l'aérogare", ajoute Pascal, un employé de l'aéroport, à franceinfo. 

"Nous on attendait pour prendre l'avion pour Berlin. On avait franchi les contrôles, on devait embarquer quand, soudain, on a vu un mouvement de foule, des gens courir dans le couloir, l'air grave, et des commerces baisser leurs grilles. Là on a compris que quelque chose se passait", raconte Pascal, un autre témoin, à franceinfo.

Quelque 3 000 personnes ont été évacuées des terminaux, tandis que d'autres sont restés confinées à l'intérieur de l'aéroport. Des passagers ont attendu plusieurs heures sur le tarmac, bloqués dans des appareils qui venaient d'atterir. Trente-deux autres vols ont été déroutés vers Roissy-Charles de Gaulle, l'autre grand aéroport parisien, ou vers Beauvais. Le terminal ouest a finalement rouvert à la mi-journée. Il a fallu en revanche attendre 15 heures pour que le trafic aérien reprenne au terminal sud, là où Ziyed Ben Belgacem a été abattu.

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