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Homme tué par un policier en Seine-Saint-Denis : "Le gouvernement ne fait pas ce qu'il faut pour éviter ces tirs", selon l'avocat Arié Alimi

Une marche blanche a eu lieu samedi "pour rendre hommage à une personne qui n'aurait pas dû mourir", selon l'un des avocats de la famille.

Article rédigé par franceinfo
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Me Arié Halimi sur franceinfo. (FRANCEINFO)

Une semaine après la mort d'un automobiliste, tué par un policier à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), un des avocats de sa famille, maître Arié Alimi, estime samedi 2 avril sur franceinfo que "le gouvernement ne fait pas ce qu'il faut pour éviter ces tirs sur les populations des quartiers populaires, noires et arabes". Une marche blanche a eu lieu samedi "pour rendre hommage à une personne qui n'aurait pas dû mourir", pendant que le policier était mis en examen pour "violences volontaires".

franceinfo : Pourquoi participez-vous à cette marche blanche ?

Arié Alimi : C'est pour rendre hommage à une personne qui n'aurait pas dû mourir. Il a été tué par un policier qui a beaucoup varié dans ses déclarations, comme l'a expliqué le procureur de la République. Il a d'abord dit que c'était un tir accidentel, ce qui est un peu compliqué pour un tir tendu. Il a ensuite expliqué qu'il était en situation de défense après avoir été déséquilibré par le départ de la fourgonnette. On sait pourtant qu'il n'y avait aucun policier devant la fourgonnette ni aucune situation de danger pour les policiers, d'après des témoins qui ont vu la scène. Par ailleurs, le policier qui a tiré ne portait a priori pas de brassard. Il n'était donc identifiable.

Les policiers savaient-ils que la camionnette avait été signalée volée ?

Je ne sais pas ce que savaient les policiers. Ce que je sais, c'est qu'elle a été signalée volée et que ça ne veut pas forcément dire qu'elle a été volée. Il y avait un différend entre mon client, auto-entrepreneur, et son client qui ne l'avait pas payé. C'est la raison pour laquelle la fourgonnette avait été retenue. Ce n'est pas ce qu'on appelle un vol, qui implique une soustraction frauduleuse.

"Dès le début de l'affaire, il y a eu une communication mensongère des syndicats de police, de la police et d'autres personnalités publiques, visant à salir la victime."

Me Arié Alimi

à franceinfo

Vous dénoncez cette violence policière une nouvelle fois ?

Ce n'est pas la première fois qu'on va à des marches blanches, des enterrements, dans des hôpitaux. Je me souviens encore du décès de Cédric Chouviat, il y a deux ans, ou de Souheil el Khalfaoui, il y a quelques mois à Marseille. À chaque fois, il y a eu une communication particulièrement indigne des autorités. Le gouvernement ne fait pas ce qu'il faut pour empêcher ces drames humains. Il ne donne pas suffisamment d'instructions pour éviter ces tirs sur les populations des quartiers populaires, noires et arabes. Il va falloir que ça s'arrête parce que ça engendre beaucoup de colère dans la population.

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