: Reportage "C'est très difficile d'avoir une visibilité" : à Marseille, les sinistrés de la rue de Tivoli se battent encore pour obtenir les indemnisations un an après le drame
Le balcon de son appartement donne sur un trou béant. Ronan Michel attend de réemménager avec sa femme et ses deux enfants dans son appartement touché par le drame de la rue de Tivoli, dans le centre-ville de Marseille. Il y a un an, le 9 avril 2023, huit personnes étaient tuées dans l'explosion liée au gaz et l'effondrement d'immeubles. Son immeuble fait partie des 14 du secteur qui restent interdits d'accès. Une centaine d'habitants sont donc toujours relogés.
L'immeuble a dû être ceinturé pour rester debout, mais il faut encore refaire les faux plafonds, vérifier la plomberie, l'électricité ou encore la toiture. "C'est très difficile d'avoir une visibilité, explique Ronan Michel. Les documents des experts et des assurances sont complexes avec plein de lignes et de chiffres. J'espère qu'on n'aura pas de restes à charge mais pour l'instant, je ne peux pas vous dire. On a des dégâts secondaires qui ont été engendrés par la phase de sécurisation du site, donc des dégâts pas directement liés à l'explosion qui ne sont pas pris en charge, par exemple pour notre système de chauffage."
"On se retrouve face à des difficultés qui s'accumulent en fait. Avec mon épouse, on pense et on travaille tous les jours à la gestion de ce sinistre."
Ronan Michel, sinistré de la rue de Tivolià franceinfo
"Ça met les gens dans des états de stress de ne pas savoir où on va, de se demander ce qui va rester financièrement ou ce que l'on va réussir à s'en tirer ?", explique Roland Bellessa, coprésident de "Tivoli 9 avril", le collectif des sinistrés. Son appartement a été entièrement soufflé par l'explosion et devra donc être entièrement reconstruit. Mais il reproche aux assurances de faire traîner le paiement des indemnités et d'attendre que la justice désigne un responsable, ce qui pourrait prendre des années. "Les assurances disent qu'il n'y a pas de responsabilité et ne savent pas va payer, donc elles ne vont pas s'engager. Ce qu'on demande finalement, c'est déjà d'avoir quelqu'un qui paye en attendant la responsabilité", indique le coprésident du collectif.
"Il y a des situations très variées et c'est justement ce qu'essaient de faire les assurances, en individualisant au maximum nos cas, histoire de pouvoir finalement proposer le moins possible à chaque personne et de ne pas donner de cadre global."
Roland Bellessa, coprésident de "Tivoli 9 avril"à franceinfo
Avec le soutien de la mairie, le collectif se bat pour que les assurances mettent en place un accord-cadre global, un fonds d'avance pour l'indemnisation de tous les sinistrés. C'est ce qu'avaient obtenu les victimes de l'explosion de la rue de Trévise à Paris.
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