: Reportage Incendies en Grèce : le parc naturel de Dadia détruit par les feux de forêt, une tragédie pour la biodiversité
Une véritable tragédie écologique en Grèce. Pendant 16 jours, sans interruption, la forêt de Dadia, à la frontière avec la Turquie, a été la proie des incendies. Ils seraient en passe d’être maîtrisés mais les flammes y ont ravagé 93 500 hectares selon l’observatoire européen Copernicus. Plus de la moitié de cette forêt unique est concerné.
>> INFOGRAPHIES. Incendies en Grèce : visualisez l'ampleur des feux qui ravagent le pays
Située aux confins orientaux du continent, cette forêt est un véritable melting-pot de diversité. "La forêt de Dadia est sur la route migratoire des oiseaux qui viennent du nord, de la forêt de Transylvanie en Roumanie, qui viennent de l’est, de la mer Noire, explique l’ethnobotaniste Pavlos Georgiadis, spécialiste dans la restauration des écosystèmes. C’est là que les espèces se rencontrent, se mêlent pour créer de nouvelles espèces et cela depuis des millénaires."
L'habitat des rapaces brûlé
On recense dans cette forêt près de 400 espèces de plantes, des orchidées sauvages très rares, les fameux pins gigantesques et leur canopée où nichait la seule colonie de vautours noirs de la péninsule balkanique. Trente-six des trente-huit espèces de rapaces européens ont été recensées à Dadia. Perdre ces arbres, c’est perdre leur habitat. Et cet épisode de feux sans précédent intervient au pire moment pour les vautours noirs. "Pour le vautour noir, la période d’apprentissage se déroule durant les deux dernières semaines d’août, donc c’est en ce moment", explique Sylvia Zakkak, biologiste dans le parc national de Dadia.
"Nous ne savons pas et nous ne saurons jamais si c'est le cas... mais j’espère que la plupart des vautours ont tenté de s’enfuir. Car, comme c’est le moment où les jeunes apprennent à voler, peut-être que l’arrivée du feu les aura tellement stressés qu’ils auront pu s’envoler."
Sylvia Zakkak, biologiste dans le parc national de Dadiaà franceinfo
Il est encore impossible de mesurer l’étendue des dégâts. Les feux qui n’auraient jamais dû prendre une telle ampleur accusent les habitants. Cette forêt si riche n’a pas été protégée. Pour Thanasis Tsolakis, dont la maison jouxte la forêt, il faut aller de l’avant : "Nous n’avons pas le temps de pleurer devant une telle catastrophe. Nous devons penser au jour d’après et à la manière dont nous ferons renaître notre forêt. Et malheureusement le jour d’après, c’est aujourd’hui." Un sentiment d’urgence, dont beaucoup regrettent qu’il ne soit pas partagé par le gouvernement grec.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.