Vers une autorisation des casinos en ligne : "On est très remontés et très inquiets", s'alarme le syndicat des Casinos de France

Le gouvernement a déposé durant le week-end un amendement prévoyant d'autoriser les casinos en ligne dans le cadre du projet de budget 2025 pour, défend-il, être "en cohérence" avec les voisins européens. Cela menacerait la survie de 65 casinos et 15 000 emplois, selon le syndicat.
Article rédigé par franceinfo
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Grégory Rabuel, président du groupe Barrière et du syndicat des Casinos de France, le 20 mars 2027. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"On est très remontés et très inquiets parce que les conséquences risquent d'être terribles", s'alarme mardi 22 octobre sur franceinfo Grégory Rabuel, président du groupe Barrière et du syndicat des Casinos de France alors que le gouvernement envisage d'autoriser les casinos en ligne en France, réclamés depuis plusieurs années par les opérateurs du secteur. 

"C'est un serpent de mer qui date depuis longtemps. On a découvert samedi soir cet amendement poussé par le gouvernement, totalement caché, totalement irréfléchi, sans aucune concertation avec les parties prenantes", déplore-t-il. Le gouvernement a déposé ce week-end un amendement dans ce sens dans le cadre du projet de budget 2025 discuté depuis lundi à l'Assemblée nationale. "Cette autorisation doit s'accompagner d'une régulation spécifique", précise l'amendement.

"Nous donnerons 450 millions d'euros de moins"

La France est, avec Chypre, le seul pays européen à ne pas autoriser les casinos en ligne, selon l'exécutif. Grégory Rabuel pointe plusieurs dangers dans cette mesure.

"Michel Barnier veut récupérer de la fiscalité par des jeux en ligne alors que, dans le même temps, les casinos physiques vont perdre entre 20 et 30% de leur chiffre d'affaires."

Grégory Rabuel, président du groupe Barrière et du syndicat des Casinos de France

à franceinfo

"La filière casino donne 1,5 milliard d'euros" à l'État et aux collectivités. "Et bien nous donnerons 450 millions d'euros de moins", prévient Grégory Rabuel. Le patron du groupe Barrière craint également des conséquences sociales : "Nous estimons que, dans les douze mois, suite à la mise en œuvre de ce projet de loi, nous aurions 15 000 emplois supprimés dans nos casinos pour une raison simple, 65 casinos sur 202 fermeraient".

Le gouvernement se dit attentif à "limiter l'impact sur la santé publique des consommateurs de jeux en ligne" et "contrôler cette offre de jeux qui ne cesse de croître". Selon Grégory Rabuel, "dans tous les pays européens où le jeu en ligne a été régularisé, le jeu illégal a demeuré pour moitié". Il s'inquiète également sur les conséquences sur la santé des joueurs. "C'est assez étrange de voir que le Premier ministre fait de la santé mentale une grande cause nationale" et "dans le même temps, pour essayer d'aller récupérer quelques dizaines de millions, met face à un risque d'addiction terrible les Français", souligne-t-il. Grégory Rabuel ne s'oppose pas par principe à la numérisation du secteur : "Nous ne sommes pas contre. Nous souhaitons en discuter, prendre le temps et tenir compte des emplois."

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