John Galliano renvoyé devant le tribunal de Paris

Les ennuis ne sont pas terminés pour John Galliano. Mis à pied hier par le groupe LVMH, le voici désormais confronté à la justice et poursuivi pour injures raciales suite aux propos qu’il aurait tenu dans un bar du 3ème arrondissement de Paris jeudi dernier après une altercation avec un couple. Le directeur artistique, ivre, avait été contrôlé avec un taux d’alcool d’1,1 g dans le sang.

Les auditions de témoins menées hier, contradictoires et insuffisantes, ainsi que la confrontation de Galliano avec les plaignants, n’ayant rien donné, les enquêteurs ont à nouveau entendu aujourd’hui des personnes présentes ce soir-là et qui ont plus ou moins assisté à la scène : des clients et des employés de l’établissement où s’est produit la rixe. De nouveaux éléments qui ont été versés au dossier et qui ont amené le parquet de Paris à trancher : le créateur ira bien répondre de ses actes devant un tribunal correctionnel.

Il comparaîtra pour "injures publiques envers des particuliers, en raison de leur origine et de leur appartenance religieuse". Les excuses n’auront donc pas suffi. Quelques heures auparavant, John Galliano s’était pourtant fendu d’un communiqué dans lequel il reconnaît que sa "conduite a pu choquer" tout en niant "tout antisémitisme". Une repentance publique "sans réserve", la première depuis le début de l’affaire, qui ne lui évitera ni le licenciement, ni le passage devant les tribunaux. Le procès devrait avoir lieu dans les mois qui viennent, sans doute avant l’été. John Galliano risque 6 mois de prison et 22.500 euros d’amende.

William Giraud