Après la grâce de François Hollande, les proches de Jacqueline Sauvage font part de leur "bonheur total"
La grâce présidentielle partielle accordée dimanche par François Hollande à Jacqueline Sauvage a été accueillie avec enthousiasme par ses filles car leur mère pourrait bénéficier d'une libération conditionnelle dès la mi-avril.
Les proches de Jacqueline Sauvage sont comblés. Quarante-huit heures après avoir reçu les trois filles de cette femme de 68 ans, condamnée en décembre à 10 ans de prison pour le meurtre de son mari, après 47 ans d'un calvaire conjugal, le président lui a accordé une grâce présidentielle partielle.
Jacqueline Sauvage peut dès à prèsent déposer une demande de libération conditionnelle et pourrait ainsi recouvrer la liberté à la mi-avril, selon ses avocates.
Un épilogue heureux, alors que le cas de cette mère de famille a ému la France entière. Dimanche 30 janvier, ces proches et soutiens, activement mobilisés ces dernières semaines, font part de leur émotion.
"C'est un bonheur total"
"On ne réalise pas encore, c'est un bonheur total", a réagi l'une des trois filles de Jacqueline Sauvage, contactée par France 2. "Elle doit être vraiment heureuse dans sa cellule, je l'imagine en train de tourner en rond, de se demander ce qu'elle doit faire", a-t-elle imaginé, attendant d'un instant à l'autre un coup de téléphone depuis la prison où Jacqueline Sauvage est incarcérée.
"Je vais l'embrasser, la serrer fort dans mes bras et lui dire que ça y est, on y est arrivée. Elle va pouvoir enfin vivre heureuse", s'est-elle réjouie.
A François Hollande, qui a reçu vendredi les trois filles de Jacqueline Sauvage ainsi que leurs avocates, elle a adressé "un grand merci." "C'est un homme humain, il sait écouter les gens", a-t-elle ajouté.
"Un message fort" pour "toutes les femmes battues"
Pour l'une des avocate de Jacqueline Sauvage, Nathalie Tomasini, cette décision envoie "un message fort vis-à-vis ma cliente qui attendait sa réponse du fond de sa cellule, mais aussi vis-a-vis de toutes ces femmes qui sont battues partout en France."
La comédienne Eva Darlan, à l'origine de la création d'un comité de soutien à Jacqueline Sauvage, espère elle aussi que cette grâce va permettre de mettre en lumière la détresse des victimes de violences conjugales. "[Cette décision], c'est respecter la douleur d'une femme et des femmes. Après avoir passé le ministère des Droits des femmes en secrétariat d'Etat, peut-être va-t-il finalement se positionner comme le président des femmes ? Il faut maintenant que des commissions se mettent en place et surtout que les lois soit appliquées, car nous sommes démunies face à la violence", a-t-elle réagi à francetv info, plaidant pour que la loi sur la légitime défense soit revue afin d'y inscrire la notion de légitime défense différée.
"La mobilisation contre les violences faites aux femmes doit continuer"
Du côté des politiques, la décision du chef de l'Etat a été unanimement saluée. La secrétaire d'Etat chargée des droits des femmes, Pascale Boistard, s'est ainsi dit "heureuse de la décision et de l'écoute de François Hollande", ajoutant que "la mobilisation contre les violences faites aux femmes doit continuer."
#JacquelineSauvage Heureuse de la décision & l'écoute du président @fhollande. La mob. contre les violences faites aux femmes doit continuer
— Pascale Boistard (@Pascaleboistard) January 31, 2016
Il faut saluer la mobilisation citoyenne autour de #JacquelineSauvage
— Pascale Boistard (@Pascaleboistard) January 31, 2016
Le 3919 numéro d'écoute indispensable
— Pascale Boistard (@Pascaleboistard) January 31, 2016
La ministre de l'Education nationale et ancienne ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a également salué la décision de François Hollande, sur Twitter.
Je salue la décision du PR en faveur de J.Sauvage. Continuons à travailler à la prise en compte de l'horreur des violences intra-familiales.
— Najat Belkacem (@najatvb) January 31, 2016
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