L'ex-anesthésiste Frédéric Péchier renvoyé aux assises pour les empoisonnements de 30 patients

Frédéric Péchier est soupçonné d'avoir pollué, entre le 10 octobre 2008 et le 20 janvier 2017, les poches de perfusion de plusieurs patients dans deux cliniques privées de Besançon.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'anesthésiste, Frédéric Péchier, arrive au tribunal de Besançon (Doubs), le 8 mars 2023. (ARNAUD FINISTRE / AFP)

Frédéric Péchier sera jugé devant la cour d'assises du Doubs pour les empoisonnements de 30 patients, dont 12 mortels, dans des cliniques de Besançon, a annoncé, lundi 5 août, le procureur de la République Etienne Manteaux à l'AFP. Les magistrats ont signé l'ordonnance de mise en accusation devant la cour d'assises, un document de 369 pages qui résume plus de sept ans d'instruction, ainsi que les charges pesant sur Frédéric Péchier, 52 ans. Ce dernier a toujours clamé son innocence. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité, précise le procureur de Besançon.

L'affaire avait débuté lorsqu'une anesthésiste d'une des cliniques, dans laquelle Frédéric Péchier exerçait, avait donné l'alerte après trois arrêts cardiaques inexpliqués de patients en pleine opération. Il est soupçonné d'avoir pollué, entre le 10 octobre 2008 et le 20 janvier 2017, les poches de perfusion de patients dans deux cliniques privées de Besançon, afin de provoquer des arrêts cardiaques et de démontrer ses talents de réanimateur, mais aussi discréditer des collègues avec qui il était en conflit. Dans la grande majorité des cas, les expertises ont jugé qu'il existait des "suspicions fortes" que des substances en doses parfois létales avaient été administrées aux patients venus se faire opérer, dans les deux cliniques où officiait le praticien, souvent pour des interventions bénignes.

Ce dossier est "sans précédent" dans les annales de la justice française. "On n'est pas du tout dans un cadre d'euthanasie", a insisté Etienne Manteaux. "C'est totalement unique", car les faits reprochés ne visaient pas à "empoisonner pour abréger les souffrances des patients." La défense dispose désormais de dix jours pour contester ce renvoi, a précisé le procureur, qui n'a pas été en mesure de donner une date quant à la tenue du procès, qui ne pourra de toute façon pas se tenir avant l'an prochain.

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