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Info franceinfo "Il voit ce que personne ne voit" : l’expert qui peut "reconnaître des personnes cagoulées" visé par une enquête pour tentative d’escroquerie au jugement

Agréé auprès de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence depuis plus de vingt ans, l'expert prétend "pouvoir identifier des personnes cagoulées", d'après l'avocat d'un jeune condamné. Le juriste a déposé plainte et dénonce des méthodes "particulièrement problématiques".
Article rédigé par franceinfo, David Di Giacomo - Marie Maheux
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La cour d'appel d'Aix-en-Provence. (FRANZ CHAVAROCHE / MAXPPP)

À Nice (Alpes-Maritimes), une enquête est ouverte pour tentative d'escroquerie au jugement aggravée contre un expert agréé auprès de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), Jean-Pierre Stepanow, a appris franceinfo auprès du procureur. Elle a été confiée à la direction départementale de la sécurité publique des Alpes-Maritimes.

Cette enquête fait suite à une plainte, déposée en juin dernier. Selon l'avocat du plaignant, Samir Z., Jean-Pierre Stepanow use de méthodes "particulièrement problématiques", affirmant notamment "pouvoir reconnaître des personnes cagoulées".

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Lors d'un procès durant lequel Jean-Pierre Stepanow a remis une expertise, Samir Z., a été identifié comme étant l'un des protagonistes du braquage d'une villa de Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes), avec violence sur le couple occupant les lieux. Il a été reconnu coupable et condamné à 15 ans de réclusion, peine pour laquelle il a fait appel. Trois autres personnes ont été condamnées de 5 à 15 ans d'emprisonnement et trois ont été acquittées.

"Jamais de conditionnel" lors des expertises

L'avocat de Samir Z., maître Yassine Bouzrou, dénonce les méthodes de l'expert : "Le rapport de monsieur Stepanow ne reposait sur aucune compétence ou expérience scientifique (...) il indiquait en substance pouvoir reconnaître formellement des personnes cagoulées grâce à son œil car il 'voit ce que personne ne voit', et peut notamment reconnaître une oreille à travers une cagoule", écrit l'avocat dans sa plainte.

"Monsieur Stepanow a indiqué à l’audience qu’il n’utilisait jamais le conditionnel lors d’une expertise et qu’il était toujours affirmatif et formel lorsqu’il reconnaissait quelqu’un, et ce quelle que soit la qualité des images, les informations dont il dispose pour identifier la personne et même si le visage de la personne sur la vidéo est quasiment totalement dissimulé", poursuit-il.

"Il y a peut-être de nombreux innocents condamnés sur la base d’expertises scandaleuses", confie Yassine Bouzrou à franceinfo.

Maître Yassine Bouzrou

à franceinfo

Contacté par franceinfo, l'avocat de Jean-Pierre Stepanow, maître Rodrigue Flahaut se dit "très satisfait" de l'ouverture d'une enquête pour "faire valoir la vérité ailleurs que dans les médias". Il rappelle que son client a été agréé auprès de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence au cours d'une "procédure tout à fait normale, entre 2000 et 2002". Il entend également porter plainte, entre autres pour diffamation, sur ce qui a été écrit sur son client dans la presse.

Le délit d'escroquerie au jugement désigne le mensonge d'un individu envers un juge, afin qu'il rende une décision portant préjudice à une autre personne.

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