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La justice reconnaît les dommages causés par le Distilbène à deux femmes

Le tribunal de Nanterre a condamné le laboratoire UCB Pharma à verser en tout 119 000 euros de dommages et intérêts à deux femmes exposées à ce médicament dangereux pendant leur grossesse.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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En 2012, la cour d'appel de Paris avait condamné l es laboratoires UCB Pharma et Novartis à payer 213 000 euros à une "fille du Distilbène", exposée in utero à cette hormone cancérigène. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Le tribunal de Nanterre a déclaré, jeudi 6 mars, le laboratoire UCB Pharma responsable des dommages provoqués par le Distilbène, une molécule interdite depuis 1977 aux femmes enceintes, sur deux femmes exposées à ce médicament pendant leur grossesse. Il l'a condamné à verser 109 000 euros de dommages et intérêts à Sylvie Le Cossec, une femme qui a dû subir une ablation de l'utérus et deux grossesses pathologiques. Le tribunal a également reconnu le préjudice moral subi par Barbara Régent, qui avait assigné le laboratoire pour des problèmes de stérilité et a condamné ce dernier à lui verser 10 000 euros.

Le Distilbène est le nom commercial d'une hormone de synthèse prescrite en France entre 1950 et 1977 aux femmes enceintes pour prévenir les fausses couches, les risques de prématurité et traiter les hémorragies de la grossesse. En mars 2006, la Cour de cassation a estimé qu'UBC Pharma avait "manqué à son obligation de vigilance", constatant que des doutes sur la nocivité du DES "existaient avant 1971 et dès les années 1953-54". En 2012, la cour d'appel de Paris avait condamné l es laboratoires UCB Pharma et Novartis à payer 213 000 euros à une "fille du Distilbène", exposée in utero à cette hormone.

Une décision "accueillie avec sérénité" par le laboratoire

"On ne pouvait pas avoir meilleure décision. C'est une satisfaction que son combat soit reconnu", a déclaré Me Martine Verdier, conseil de la famille Le Cossec. Le fils de Sylvie Le Cossec, polyhandicapé, souffre de graves lésions neurologiques et du système moteur. Selon le réseau DES France, qui soutient les victimes de ce médicament, au moins 160 000 enfants nés pour la plupart dans les années 1970 auraient été exposés au produit. C'est entre 1964 et 1975 qu'il a été le plus prescrit.

Dans un communiqué, le laboratoire écrit qu'il "accueille avec sérénité la décision du tribunal de Nanterre concernant la famille Le Cossec". "Cette décision reconnait le parcours et les souffrances de cette famille. Nous sommes profondément touchés par les épreuves endurées par toutes les familles concernées, et une juste indemnisation est pour nous une priorité dans ces affaires."

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