Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lance une procédure de dissolution contre le groupe d'extrême gauche Nantes révoltée
Il accuse Nantes révoltée de diffuser des "appels à la violence" et d'être impliqué dans une manifestation lors de laquelle des jets de projectile ont visé les forces de l'ordre vendredi.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé avoir engagé une procédure de dissolution contre le "groupement de fait d'ultra-gauche" Nantes révoltée, réclamée par des élus de droite et de la majorité, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, mardi 25 janvier.
Nantes révoltée "répète sans cesse des appels à la violence (...) contre l'Etat, contre les policiers, avec des propos absolument inacceptables", a accusé Gérald Darmanin à la tribune, où il répondait à une demande de la députée LREM de Loire-Atlantique Valérie Oppelt.
J'ai décidé d’engager une procédure contradictoire à l'encontre du groupe d’extrême gauche « Nantes révoltée », en vue de sa dissolution. Les nombreux faits de violences constatés, les signalements répétés de nombreux élus, motivent cette action. pic.twitter.com/8OuiC19pDv
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 25, 2022
"J'ai décidé d'engager le contradictoire qui permettrait la dissolution de ce groupement de fait", a-t-il annoncé. Cette procédure a notamment été utilisée contre les groupes d'ultra-droite Génération identitaire et les Zouaves Paris.
"Hâte de voir les justifications pour restreindre la liberté d'expression", a réagi sur Twitter Nantes révoltée, qui se définit comme un média "sur les luttes sociales et environnementales".
Hâte de voir les justifications pour restreindre la liberté d'expression. On nous reproche quoi exactement, ne pas avoir pleuré en cœur sur les images d'une vitrine brisée ? Relayer des appels à manif ? Sortir une revue qui dénonce la fascisation rapide du pouvoir ? pic.twitter.com/EpNPG4TAWf
— Nantes Révoltée (@Nantes_Revoltee) January 25, 2022
Des violences et des dégradations lors d'une manifestation vendredi
Le groupe visé dispose d'une période de quinze jours pour faire valoir ses arguments au gouvernement, après quoi le ministre prendra sa décision. S'il réclame la dissolution, il présentera un décret en ce sens au Conseil des ministres. Le ministre de l'Intérieur s'est dit convaincu que son dossier serait "inattaquable", rappelant que ses précédentes demandes de dissolution "ont toutes été validées par le Conseil d'Etat".
Mardi matin, le préfet de Loire-Atlantique, Didier Martin, avait expliqué devant la presse qu'une dissolution n'était "pas aussi simple qu'il y paraît, sinon ça aurait pu être fait depuis longtemps". "Nantes révoltée se revendique média, on peut donc par exemple être confronté au respect de la liberté d'expression et de la liberté de la presse", avait-il ajouté.
Cette demande de dissolution intervient après une manifestation vendredi soir à Nantes, qui a rassemblé plus de 600 personnes. L'appel à manifester "contre le fascisme, le capitalisme, l'autoritarisme" avait été relayé par Nantes révoltée. Des projectiles avaient été lancés vers les forces de l'ordre et une vitrine de magasin a été brisée, rapporte France 3. Un serveur et un client d'un bar réputé pour accueillir des militants d'extrême droite ont été frappés. Trois personnes ont été interpellées. L'une d'elles a été condamnée à une peine de prison ferme, a annoncé Gérald Darmanin.
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