Le procès pour trafic de faux meubles anciens s'ouvre sans le célèbre antiquaire Jean Lupu, mort il y a quelques mois

Soupçonné d’avoir fabriqué et vendu pour plusieurs millions d'euros des faux meubles, Jean Lupu devait comparaître lundi mais il est mort il y a quelques mois à 93 ans. Son épouse Monique, qui en a 92, doit être jugée pour blanchiment.
Article rédigé par franceinfo
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Illustration antiquité. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Pendant de longues années, il y a eu des rumeurs dans le milieu assez fermé des antiquaires. Et puis un beau jour, les langues se sont déliées. C'est l'histoire de dizaines de meubles des XVIIe et XVIIIe siècles visiblement contrefaits, et qu’un antiquaire de renom a revendu ou tenté de revendre à prix d’or. 

En 2014, les gendarmes apprennent qu’au sous-sol de sa galerie rue du faubourg Saint-Honoré, à deux pas de l’Elysée, Jean Lupu fait passer des meubles pour ce qu’ils ne sont pas : comme un faux bureau d’André-Charles Boulle, l’un des ébénistes de Louis XIV, parti pour 2,5 millions d'euros.

À la fois antiquaire et expert

Les enquêteurs vont découvrir, lors d'une perquisition, des frappes pour apposer des estampilles, c'est-à-dire les cachets originaux des ébénistes. D'après les estimations, Jean Lupu, à la fois antiquaire et expert, a vendu a minima pour 10 millions d’euros de ses faux meubles qu'il authentifiait donc lui-même, sans compter ceux qui n’ont pas trouvé preneur.

L’antiquaire, 93 ans, est mort en octobre 2023, laissant son épouse de 92 ans rendre des comptes à la justice. Elle n’est pas jugée pour tromperie mais pour blanchiment concernant des centaines de milliers d’euros passés par des sociétés et des comptes en banque au Panama et en Suisse. Son état de santé ne lui permettra pas d’être présente au procès, explique son avocat.

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