Procès des viols de Mazan : "Mon monde s'écroule", témoigne Gisèle Pelicot face aux 51 accusés

Depuis trois jours, la principale victime de ce procès était restée stoïque, silencieuse, s'exprimant seulement par l'intermédiaire de ses avocats.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Gisèle Pelicot à son arrivée devant la cour criminelle de Vaucluse, à Avignon, le 5 septembre 2024. (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Pour la première fois, Gisèle Pelicot s'est exprimée. Au procès de dizaines d'hommes soupçonnés de l'avoir violé pendant dix ans, après avoir été contactés sur internet par son mari, la victime de 71 ans a pris la parole jeudi 5 septembre devant la cour criminelle de Vaucluse. "Mon monde s'écroule, pour moi tout s'effondre, tout ce que j'ai construit en cinquante ans", a témoigné la victime âgée de 71 ans, en racontant ce moment où, le 2 novembre 2020, les enquêteurs lui ont montré les images des abus sexuels dont elle a été victime et lui ont affirmé que son mari en était l'auteur. Il est accusé de l'avoir drogué de somnifères pour qu'elle ne se rende compte de rien.

Les policiers "[lui] ont sauvé la vie" en "investiguant l'ordinateur" de son époux, raconte Gisèle Pelicot. Sur une photo, "je suis inerte, dans mon lit, et on est en train de me violer. C'est des scènes de barbarie", poursuit-elle. "Ils me considèrent comme une poupée de chiffon", ajoute-t-elle. Depuis trois jours, la principale victime de ce procès était restée stoïque, silencieuse, s'exprimant seulement par l'intermédiaire de ses avocats, qui avaient notamment relayé lundi son refus d'un huis clos pour que "la honte change de camp".

"Je suis comme un boxeur qui tombe et à chaque fois, je dois me relever", insiste la victime, qui décrivait encore son mari comme "un chic type", "un super mec" au policier qui l'avait convoquée ce jour de novembre 2020, avant qu'il ne lui montre les photos. Elle le présente désormais d'un laconique "monsieur P.".

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