Procès en appel de l’accident de Millas : "C’était le procès de la colère", estime un avocat de parties civiles

La conductrice du bus lors de l’accident sur un passage à niveau qui a fait six morts et 17 blessés en 2017, à Millas, risque une peine plus lourde en appel. Le procureur a requis cinq ans de prison dont deux ferme.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Roussillon
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Temps de lecture : 2min
Nadine Oliveira, la conductrice du bus condamnée pour l’accident de Millas, lors de son procès en appel, le 7 octobre 2024, . (MIGUEL MEDINA / AFP)

Le procès en appel de l’accident de Millas, qui s’est terminé jeudi à Aix-en-Provence, était "le procès de la colère" pour les victimes et proches de victimes, résume vendredi 25 octobre sur France Bleu Roussillon Julien Audier-Sauria, avocat de parties civiles. Jeudi, la cour a requis cinq ans de prison dont deux ferme envers Nadine Oliveira, la conductrice du bus lors de l’accident sur un passage à niveau, qui a fait six morts et 17 blessés en 2017, à Millas (Pyrénées-Orientales). En première instance, elle avait écopé de cinq ans de prison dont un ferme.

Une peine plus lourde, mais qui ne satisfait pas pour autant les victimes, selon l’avocat : "Les parties civiles que je représente ne seront jamais satisfaites puisque la douleur qui est la leur est très importante, le procès ne réparera pas grand chose pour eux". Cependant, il assure qu’elles ont été "satisfaites d’avoir été entendues" et que la peine ait été alourdie. Selon lui, c’est "plus la ligne de défense que l’absence de Nadine Oliveira" qui explique ces réquisitions. La conductrice n’a été présente que trois jours sur les trois semaines de procès, à cause d’un malaise cardiaque. Sa ligne de défense a été de dire que la barrière était levée lors de l’accident.

"Refaire un procès, c’est rouvrir des blessures"

Pour Julien Audier-Sauria, "refaire un procès, c’est rouvrir des blessures" et "c’est ça aussi qui a été pris en compte dans les réquisitions". L’avocat rappelle qu’en première instance, "il y avait des attentes de vérité", en 2022. Devant la cour d’appel, "les gens étaient fatigués, lassés".

"Le processus judiciaire permet aussi le processus de deuil, et quand on attend une décision, bientôt sept ans après les faits, on ne peut pas tourner la page."

Me Julien Audier-Sauria

à France Bleu Roussillon

"La colère aurait pu être apaisée si on avait eu de nouveaux éléments très concrets, un rebondissement important", or, selon lui, les nouvelles expertises en deuxième instance "n’ont rien apporté de plus". Il rappelle que selon les réquisitions faites jeudi, "la vérité est restée du côté de la thèse que la barrière était fermée".

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