"L'émotion est immense" : les élèves et les enseignants du lycée professionnel d'Argenteuil sous le choc après la mort d'Alisha, 14 ans, noyée dans la Seine
Deux adolescents sont mis en cause dans la mort d'une élève de leur lycée dont le corps a été retrouvé dans la Seine à Argenteuil lundi. Dans cette ville du Val-d'Oise beaucoup de questions restent en suspens après ce drame.
L'enquête se poursuit après la mort d'Alisha, cette adolescente de 14 ans retrouvée dans la Seine à Argenteuil, dans le Val-d'Oise, dans la soirée du lundi 8 mars. Deux de ses camarades de 15 ans, eux aussi scolarisés dans un lycée professionnel privé, sont en garde à vue. Le garçon a avoué à sa mère avoir frappé la victime qui est ensuite tombée dans l'eau.
En février, la mère de la victime vient au lycée effectuer un signalement pour harcèlement. On lui conseille de porter plainte, selon une source de l'Éducation nationale. Plusieurs lycéens témoignent d'un différend entre les trois adolescents depuis plusieurs semaines. En toile de fond, la publication de vidéos de la victime sur les réseaux sociaux. La victime et la suspecte se sont même battues récemment, selon plusieurs élèves. "Ce sont des vidéos d'elle en sous-vêtements, je pense que c'est ça le motif qui a tout fait déraper", explique une des élèves du lycée.
"C'était une fille bien, une fille qui a toujours le sourire. Mais quand elle venait au lycée je pense qu'elle avait cette peur de croiser ces personnes là et qu'elle se fasse encore harceler."
Une élève du lycée où était scolarisée la victimeà franceinfo
Le suspect a piraté le compte Snapchat de la victime, selon une source de l'Éducation nationale. La voisine d'immeuble de l'adolescent raconte comment la mère du jeune homme est venue toquer chez elle lundi soir, le visage décomposé. "J'étais chez moi et il y a ma voisine qui sonne dans un état... Je la fais rentrer et elle me dit : 'Écoute, mon fils me dit ça'. Apparemment, ils l'ont frappée et l'ont jetée dans l'eau. J'ai dit qu'il fallait appeler la police. Elle était en panique, et me dit : 'Mais tu imagines, il est jeune". Je lui ai dit que de toute façon, il fallait qu'il assume. C'est un enfant qui n'a jamais eu de violence. Jamais ! Jamais ! C'est un peureux ! Ce n'est pas un petit jeune qui traîne dans la cité. On ne le voit pas, il est tout le temps sur son ordinateur."
"Nous sommes tous extrêmement affectés"
De l'incompréhension et beaucoup de questions aussi. Une élève de terminale, en pleurs, explique qu'elle connaissait bien la victime : "On m'a dit que c'était elle, et je n'étais vraiment pas bien. Je me suis mise à pleurer. J'avais la sensation que je n'avais rien fait pour elle parce qu'elle était harcelée. J'aurais pu l'aider..."
"Le fait de savoir qu'une petite de 14 ans peut se faire tuer par deux adolescents, ça me choque."
Une élève de terminale, qui connaissait Alishaà franceinfo
L'émotion est grande aussi du côté des enseignants de ce lycée professionnel sans histoire. "L'émotion est immense. Elle est d'autant plus forte que dans notre établissement, élèves, enseignants et adultes, nous sommes tous très unis, explique la directrice Christine Cadart. Nous sommes tous extrêmement affectés face à ce drame. À cette heure, notre priorité est d'accompagner au mieux nos élèves, leurs familles et l'ensemble des personnels." Une cellule d'écoute a été mise en place pour les élèves et leurs professeurs.
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