Le passager obèse fait condamner Air France

Août 2005. Après des vacances passées en Inde, Jean-Jacques Jauffret, un scénariste et réalisateur parisien d’une quarantaine d’années, s’apprête à reprendre l’avion. Il a pris soin, comme d’habitude, de signaler à son agence de voyage qu’il pèse plus de 160 kilos. Dans ces circonstances, il est d’usage de laisser un siège vide à côté d’un passager obèse. Ce que fait Air France en général.

Mais pas cette fois. Car le vol est plein et il n’est pas question de faire décoller l’appareil avec un seul siège inoccupé. Pire encore, raconte Le Parisien : "Après lui avoir expliqué que « quand on est gros, on achète deux places », le personnel au sol décide de mesurer son tour de taille avec du scotch utilisé pour les bagages".

Des personnes ou des kilos

Ainsi humilié sous le regard des autres passagers, Jean-Jacques Jauffret se résigne à acheter un deuxième billet (500 euros) avant de poursuivre la compagnie en justice. Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné vendredi (la décision a été notifiée en début de semaine) solidairement Air France et l’agence Go voyages à payer 8.000 euros de dommages et intérêts et à rembourser l’achat du second billet.

"Air France devra maintenant dire clairement quelle est sa politique commerciale" et "dire si elle transporte des kilos ou des personnes", se réjouit Jean-Jacques Jauffret. Selon son avocate, maître Emmanuelle Cugnet, "le tribunal a estimé que la politique tarifaire des « extraseat » pratiquée par Air France n’était pas dans les conditions générales de vente" et qu’"Air France n’a en outre pas apporté la preuve que le vol était complet".

Air France n’a pas souhaité faire de commentaire.