"Les enfants sont tous en pleurs" : parents et élèves sous le choc après la mort d'un collégien à Viry-Châtillon

Le gouvernement a dénoncé un "crime barbare" après la mort d'un adolescent agressé à la sortie de son collège de Viry-Châtillon. Elèves et parents se sont retrouvés vendredi devant l'établissement partagés entre sidérations, inquiétude et immense tristesse.
Article rédigé par Boris Loumagne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des élèves, le 5 avril 2024, devant le collège dans lequel était scolarisé l'adolescent tué jeudi 4 avril à Viry-Châtillon. (MIGUEL MEDINA / AFP)

L'adolescent agressé jeudi 4 avril à la sortie de son collège à Viry-Châtillon dans l'Essonne est mort vendredi 5 avril. Ce jeune garçon de 15 ans a été tabassé et laissé pour mort alors qu'il sortait des cours, jeudi.

D'après les premiers éléments de l'enquête, ce sont "deux ou trois" individus qui l'ont attaqué et c'est un automobiliste qui a donné l'alerte. Il a aperçu des individus cagoulés sortir précipitamment d'une allée avant de découvrir le collégien allongé au sol et inconscient. Alors que la nouvelle cette mort est arrivée au collège, ce vendredi à la sortie de l'établissement élèves et parents sont sous le choc.

Cellule psychologique

La scène est déchirante, des élèves sont en pleurs devant les grilles du collège, d'autres se prennent dans les bras. Les parents sont abasourdis, à l'image de Johanna. Son fils était dans la même classe que la victime. "C'est une ambiance très angoissante en fait. Quand on rentre dans le collège, quand on rentre dans la classe, les élèves sont tous choqués, tous abattus et les enfants sont tous en pleurs", raconte-t-elle. "Il y a une cellule psychologique qui a été mise en place depuis ce matin auprès des enfants mais comme ce sont les vacances scolaires, ils nous ont dit à nous derrière, de prendre rendez-vous avec nos médecins pour pouvoir suivre nos enfants s'ils en ont besoin", détaille-t-elle.

Pour l'instant, les adolescents trouvent ce réconfort entre eux à la sortie du collège. Ils restent en groupe et discutent. Ils se souviennent aussi de leur camarade de classe. "C'est triste. On aurait jamais pu penser que ça allait être lui en fait", témoigne l'une de ses camarades. "Il était trop gentil, vraiment. Il avait le cœur sur la main", complète une autre. "Il avait la joie de vivre. Quelqu'un qui rigolait tout le temps, qui était joyeux."

"Ça fait vraiment mal de savoir que quelqu'un que tu connais depuis presque dix ans est décédé. C'est triste."

Une camarade de l'adolescent tué

à franceinfo

Un élève apprécié

Le maire de Viry-Châtillon a confirmé que l'adolescent était apprécié de ses camarades et de ses professeurs. Voilà pourquoi au collège c'est l'incompréhension qui domine. Comment et pourquoi en arriver à de tels niveaux de violence s'interroge Sandrine, mère d'un enfant de onze ans. Elle repense à ce déchaînement de violence qu'a subi la victime. Mais elle repense aussi à ce qui est arrivé à son fils la semaine dernière dans ce même collège. L'enfant a reçu des coups violents de la part d'un camarade. Elle a même dû porter plainte. "On se dit que les enfants n'ont plus de limites, en fait. La violence, pour eux, ce n'est rien. Les bagarres ont toujours existé. Mais aujourd'hui, on a l'impression que de mettre un coup de couteau ou tabasser à mort, c'est comme si ils jouaient  à la poupée. Je ne sais même pas si les enfants prennent conscience de ce qu'ils font", pense-t-elle à haute voix.

Les auteurs de l'agression mortelle, quant à eux, sont toujours en fuite. Les vacances scolaires débutent vendredi soir et les parents espèrent désormais qu'il n'y aura pas de représailles entre quartiers après la mort de l'adolescent.

Viry-Châtillon sous le choc après la mort d'un collégien : reportage de Boris Loumagne

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