Les traces d'un explosif des gendarmes retrouvées sur les habits de Rémi Fraisse
Les circonstances de la mort de Rémi Fraisse se précisent. La thèse privilégiée est l'explosion d'une grenade lancée par les gendarmes, indique le procureur de la République d'Albi ce mardi. "On a retrouvé des traces de TNT, sur certains scellés, provenant des effets vestimentaires de la victime ", a annoncé le procureur Claude Dérens. Ces résultats "orientent donc l'enquête, puisque la mise en oeuvre d'un explosif militaire de type (grenade offensive) semble acquise au dossier ".
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On savait depuis lundi que le jeune homme de 21 ans, retrouvé mort sur le site du barrage de Sivens, dans le Tarn, était mort à cause d'une explosion. Mais les enquêteurs cherchaient à savoir de quel type de bombe il s'agissait. Le procureur répond ainsi aux questions en précisé que "le TNT figure dans la composition des charges des grenades lacrymogènes ou offensives utilisées par les gendarmes ". Claude Dérens a annoncé qu'il se dessaisissait de l'enquête au profit du parquet de Toulouse, le code de procédure pénale imposant "la compétence de la juridiction militaire", à savoir le pôle de l'instruction de Toulouse.
"Violence d'Etat"
L'avocat des parents de Rémi Fraisse a réagi aux propos du procureur : "L'hypothèse que nous soutenions depuis hier (lundi) se confirme. C'est bien une grenade offensive qui a été délibérément utilisée par les gendarmes dépendant du ministère de l'Intérieur et du ministère public ", a indiqué Me Arié Alimi. "A la tragédie vécue par Rémi, et ses parents et ses proches, s'ajoute un véritable scandale sans précédent dont chacun devra tirer les conséquences, pour que plus jamais la violence d'État, sous toutes ses formes, ne puisse trouver encore à s'exercer ".
Les parents de Rémi Fraisse, qui ont porté plainte mardi matin pour "homicide volontaire", ont en même temps appelé "au calme" lors des rassemblements en hommage à leur fils. Lundi, deux manifesations avaient dégénéré à Nantes et à Albi.
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