Lourdes peines et ambiance houleuse au procès Ferrara

C'est un verdict massue qui est tombé vers 1 h du matin à la cour d'assises de Paris.
Le “roi de la belle”, le braqueur italien Antonio Ferrara, était jugé avec 18 complices, dont son avocat, Karim Achoui, pour son évasion au bazooka de la prison de Fresnes (Val-de-Marne), le 21 mars 2003.
Après dix semaines de procès et trois jours de délibérations, le jury a accordé deux acquittements et quelques peines de prison avec sursis. Les autres peines sont lourdes.

Pour commencer, Antonio Ferrara, 35 ans, écope de 17 ans de réclusion. Son avocat, Karim Achoui, 41 ans, connu pour avoir assurer la défense de plusieurs figures du “milieu”, est condamné à sept ans de prison, assortis d'un mandat de dépôt, c'est à dire qu'il a été emmené en prison sitôt le procès clos. Il état accusé d'avoir donné le “top départ” de l'opération. Même itinéraire pour Hocine Kroziz, le gardien de prison mis en cause pour avoir fourni un téléphone portable et des explosifs à Ferrara.
_ Les quatres membres présumés du commando qui a attaqué la prison sont condamnés à 15 ans de prison. Les autres peines s'échelonnent de deux à 11 ans.

L'énoncé du verdict a provoqué l'émotion. La cour a quitté la salle sous les huées et les menaces des proches des accusés : “Vous trouvez qu'il y a une justice !”, a protesté le père de Yannick Graziani, l'un des quatre condamnés à 15 ans. “Il paie parce qu'il s'appelle Karim Achoui”, lançait une jeune femme, tandis que Me Francis Szpiner estimait qu'en France il “ne faut être ni avocat, ni arabe, on s'en sort mieux”.
Les quelques 70 gendarmes présents à l'audience ont fait évacuer les lieux.
Les avocats de la défense ont annoncé leur décision de faire appel.

Grégoire Lecalot, avec agences