Triple infanticide en Haute-Savoie : ce que l'on sait de l'enquête alors que le corps d’une femme a été retrouvé en Suisse

Les corps de trois enfants âgés de 2, 11 et 13 ans ont été retrouvés morts mardi à Taninges, en Haute-Savoie. Alors que leur mère est activement recherchée, le corps d'une femme a été découvert dans une voiture en Suisse mercredi.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des gendarmes près du lieu où trois enfants ont été retrouvés morts, à Taninges, en Haute-Savoie, le 12 novembre 2024. (JEFF PACHOUD / AFP)

Un père qui a donné l'alerte et une mère introuvable. Trois enfants d'une famille recomposée vivant à Taninges, en Haute-Savoie, ont été retrouvés morts, mardi 12 novembre. Lorsqu'elles ont été découvertes, les victimes, âgées de 2, 11 et 13 ans, présentaient des plaies à l'arme blanche. Leur mère est "activement recherchée", a déclaré le procureur de Bonneville, mardi soir. Mercredi, le corps d'une femme a été découvert dans une voiture en Suisse. Une enquête a été ouverte pour "homicides volontaires". Voici ce que l'on sait de ce triple infanticide.

Trois enfants retrouvés morts dans une maison à Taninges

Les trois enfants ont été retrouvés morts dans une maison de Taninges, commune située au nord-est d'Annecy (Haute-Savoie), mardi. Les deux garçons de 2 et 11 ans et la fille de 13 ans étaient issus de deux unions différentes. Le père d'un des enfants a découvert les corps et a prévenu les secours, selon les informations de France Bleu Pays de Savoie et de franceinfo. Le maire de la commune, Gilles Peguet, avait pour sa part expliqué au Dauphiné libéré(Nouvelle fenêtre) que les grands-parents avaient découvert les corps. 

D'après "les premières constatations, il est établi que les victimes présentent des plaies par arme blanche", a annoncé le procureur de Bonneville, Boris Duffau, ajoutant que "des autopsies et des expertises supplémentaires ser[aie]nt rapidement réalisées par l'Institut médico-légal de Grenoble"

La mère des enfants "activement recherchée"

La mère, nommée Déborah, est "activement recherchée", a annoncé, mardi soir, le procureur. Cette professeure des écoles, âgée de 45 ans, est décrite comme étant dépressive. "Plusieurs auditions de l'entourage proche de cette famille recomposée sont actuellement en cours", a ajouté Boris Duffau. Un voisin de la mère a dit au Dauphiné libéré que la maison dans laquelle les corps des enfants ont été retrouvés était fermée depuis vendredi.

Un important dispositif a été déployé sur place pour localiser la mère. Une soixantaine de gendarmes et un hélicoptère du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) ont été mobilisés. Des plongeurs venus d'Aix-les-Bains, de Valence et d'Evian ont aussi été dépêchés sur place pour sonder les points d'eau. Les enquêteurs ont orienté leurs recherches vers la Suisse proche. La piste d'une fuite à l'étranger a immédiatement été privilégiée par les gendarmes.

Une enquête ouverte pour "homicides volontaires"

Une enquête de flagrance pour "homicides volontaires" a été ouverte et confiée aux gendarmes de la brigade de recherches de Bonneville avec l'appui de la section de recherches de Chambéry, a déclaré le procureur. "L'enquête se poursuit afin de déterminer les circonstances exactes de la commission des faits", a-t-il précisé. Selon les informations de France Bleu et de franceinfo, une lettre a été retrouvée au domicile de la famille.

Le corps d'une femme retrouvé en Suisse

Un corps a été retrouvé mercredi dans une voiture en Suisse, au niveau de la frontière avec la Haute-Savoie, a appris France Bleu d'une source judiciaire. Il doit encore être formellement identifié mais il n'est pas exclu qu'il puisse s'agir de celui de la mère de famille, précise la même source. Des relevés d'empreintes ont été réalisés. 

La commune sous le choc

Cette découverte a provoqué une forte émotion dans cette commune de montagne de 3 500 habitants, où une cellule d'urgence médico-psychologique a été mise en place à la mairie. "J'ai vu les gendarmes, l'hélicoptère, et puis c'est tout, je n'étais au courant de rien, j'ai vu ça sur internet tout à l'heure, et puis c'est... C'est horrible", a déclaré à l'AFP Issam, un résident de l'impasse où vivait la famille, qui ne les connaissait pas. "On ne sait pas quoi dire. Déborah, elle est de l'âge de ma fille. Elles ont fait leur communion ensemble (...) On ne sait pas quoi penser, on ne sait pas ce qui s'est passé", a réagi une autre de ses voisines auprès de RTL

Deux établissements, où la mère avait travaillé, ont reçu mercredi matin la visite d'un représentant du rectorat et une "cellule d'écoute à destination des personnels et des élèves" a été mise en place avec l'appui de psychologues et personnels de santé, a assuré le rectorat de l'académie de Grenoble.

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