Meurtre de Sihem : la solidarité pour la famille s'organise à La Grand-Combe, où "tout le monde connaît tout le monde"
Dans un café du centre-ville de La Grand-Combe (Gard), sur le comptoir, une simple boîte à chaussures destinée à recueillir des dons. "C'est pour la famille de Sihem, explique Eddy. Parce qu'on est un village d'ouvriers, les gens n'ont pas des millions. Un enterrement, ça coûte très cher." Eddy est un ami d'enfance du suspect, un ancien compagnon de cellule également : "J'ai grandi avec lui. J'ai fait de la prison avec lui. J'ai marché avec lui. J'ai tout fait avec lui ! Je l'imaginais de tout, mais jamais de la tuer."
Le suspect de 39 ans a expliqué aux enquêteurs qu'une "dispute liée à leur relation amoureuse" l'avait amené à tuer la jeune fille. Une version contestée par l'avocat de la famille de Sihem. L'enquête se poursuit, vendredi 3 février, au lendemain de la découverte du corps. Les proches de Sihem peuvent compter sur le soutien des habitants de la commune.
"C'est triste, vraiment triste"
D'autres riverains passent la porte de l'établissement. On dépose un peu d'argent et au passage, on donne sa version, son sentiment sur les liens, la relation notamment, qui existait ou non entre le suspect et la victime. Mais Moussa, lui, préfère se tenir éloigné de tout ça : "Peu importe où ça s'est passé ou comment ça s'est passé. Elle avait 18 ans, c'était une super jolie fille, qui franchement, avait un espoir de réussir sa vie. Une famille vraiment sans problème. Le père travailleur qui a inculqué le travail à ses enfants et tout. C'est triste, c'est vraiment triste."
Un groupe de jeunes de l'âge de la victime fait son apparition devant le comptoir. Un billet et quelques pièces de monnaie. Un geste normal pour Kenza et ses amis. "Je viens de faire un geste de solidarité pour Sihem, explique Kenza. Je ne la connaissais pas personnellement, j'ai parlé quelques fois avec elle. On se connaît tous parce qu'on a tous le même âge à peu près."
"On est dans une petite ville, donc il faut aider les familles dans des moments comme ça."
Kenza, habitante de La Grand-Combeà franceinfo
"Tout le monde connaît tout le monde, de près ou de loin, enchaîne une amie. Dès que quelque chose arrive comme ça, ça touche tout le monde, petits et grands. On tombe de mille étages, franchement, c'est toute la ville entière, c'est tout le monde qui est touché. On est tous ensemble." Tous ensemble, partout dans ce bassin minier. Une petite commune voisine, celle de Cendras, a même décidé de mettre les drapeaux en berne sur le fronton de la mairie.
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