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"Cannibale des Pyrénées" : ce que l'on sait de l'interpellation de Jérémy Rimbaud à Toulouse après son agression sur une septuagénaire

L'homme, qui avait mangé le cœur et la langue d'un agriculteur de 90 ans en 2013, s'était évadé mercredi d'un hôpital toulousain avant d'agresser une retraitée. Il a finalement été interpellé grâce à l'intervention de plusieurs passants. Une enquête pour "tentative de meurtre" a été ouverte.

Article rédigé par Antoine Comte
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
L'ancien soldat soupçonné d'avoir mangé en novembre le cœur et la langue d'un octogénaire dans un village des Pyrénées arrive pour son procès au palais de justice de Pau (Pyrénées-Atlantiques), le 20 décembre 2013. (GAIZKA IROZ / AFP)

Une enquête a été ouverte pour "tentative de meurtre" par le parquet de Toulouse, vendredi 21 janvier, après l'agression d'une septuagénaire par un homme de 34 ans qui s'était échappé deux jours plus tôt d'un hôpital de la ville. Interné depuis plusieurs années dans un établissement psychiatrique après avoir tué, puis mangé le cœur et la langue d'un homme de 90 ans à Nouilhan (Hautes-Pyrénées) en novembre 2013, cet ancien militaire, jugé irreponsable pénalement, a été interpellé par la police toulousaine, après l'intervention de plusieurs habitants du quartier des Chalets venus s'interposer et le maîtriser.

Sa nouvelle victime, une retraitée de 72 ans a été hospitalisée et souffre de multiples fractures aux bras et de plaies à la tête. Le parquet de Toulouse a diligenté une nouvelle expertise psychiatrique pour vérifier la responsabilité au moment des faits de celui qui est surnommé "le cannibale des Pyrénées". Voici ce que l'on sait de cette affaire.

Un nouveau drame évité grâce à l'intervention des voisins

Mercredi 19 janvier en milieu d'après-midi, Jérémy Rimbaud s'échappe de l'hôpital Marchant de Toulouse. A sept kilomètres du centre hospitalier où il était interné, il tombe nez à nez avec une retraitée de 72 ans en train de promener son chien dans une rue proche du centre de la ville. Il la frappe alors violemment à la tête avec un bâton en bois, selon plusieurs témoins de la scène. Plusieurs d'entre eux décident d'intervenir pour tenter de mettre fin à l'agression.

Un voisin armé d'un fusil non chargé décide même de le menacer avant que l'agresseur ne tente de le lui arracher. "Il se trouve que j'ai chez moi une arme factice, qui me permet de pouvoir intervenir et d'essayer d'intimider l'agresseur", a expliqué cet habitant à BFMTV. "J'étais sans doute sous le coup de l'adrénaline, je lui ai ordonné de se mettre à terre, j'avais cette arme factice qui me permettait de le tenir un peu en joue, et en respect". Frappé à coup de crosse, l'agresseur est finalement maîtrisé et maintenu à terre, en attendant l'arrivée des pompiers et des policiers sur place. 

"C'est alarmant de se dire que c'est un récidiviste, mais c'est rassurant de voir que des gens sont très vite intervenus pour défendre cette dame. Ça met du baume au cœur, il y a eu de la réaction et c'est génial", a notamment réagi Zoé, une témoin de la scène, au micro de France Bleu Toulouse.

L'intervention courageuse des habitants du quartier des Chalets a sans doute sauvé la vie de la victime, qui était lucide à l'arrivée des secours. Selon un témoignage recueilli par La Dépêche et BFMTV, l'agresseur n'a "opposé aucune résistance" au moment de son interpellation par les forces de l'ordre, qui avaient mis en place un important dispositif de surveillance aux abords du domicile familial de Jérémy Rimbaud, plusieurs heures auparavant.

Un ancien militaire atteint de stress post-traumatique

Surnommé "le cannibale des Pyrénées", Jérémy Rimbaud avait été interpellé en novembre 2013 pour avoir tué à coups de barre métallique un homme de 90 ans à Nouilhan (Hautes-Pyrénées), avant de lui manger le cœur et la langue. Il avait ensuite tenté de tuer un autre habitant de ce petit village.

Déclaré irresponsable pénalement après ce meurtre sordide, il est interné depuis en hôpital psychiatrique, dans l'unité fermée pour malades difficiles de Cadillac, en Gironde. Transféré récemment pour un bref séjour à l'hôpital Marchant de Toulouse, il a profité d'un moment d'inattention du personnel soignant pour s'échapper. 

Cet ancien militaire originaire de Momères, non loin de Tarbes (Hautes-Pyrénées), a passé cinq ans dans un régiment d'infanterie chars de marine basé à Poitiers. Après des missions en Afghanistan en 2010 et 2011, il a séjourné à Chypre pour une évaluation psychologique. Un syndrome de stress post-traumatique avait alors été diagnostiqué. Jérémy Rimbaud avait évoqué "des forces extérieures", disant "avoir reçu des ordres par des voix" pour justificer son passage à l'acte à l'époque.

Audition de la victime et nouvelle expertise psychiatrique

Malgré son hospitalisation, de multiples fractures aux bras et plusieurs plaies à la tête, les services de police espèrent pouvoir entendre la nouvelle victime de Jérémy Rimbaud dans les plus brefs délais, voire dès la semaine prochaine.

Le parquet de Toulouse, qui a aussitôt ouvert une enquête pour "tentative de meurtre", souhaite également vérifier la responsabilité de l'auteur au moment des faits avec une nouvelle expertise psychiatrique.

Selon nos confrères de France Bleu, les habitants du quartier des Chalets restent sous le choc de cette violente agression et pourraient aussi à nouveau être entendus par les enquêteurs.

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