Mort d'un collégien à Viry-Châtillon : "Les jeunes ne parlent plus et du coup, sont dans l’hyperviolence", regrettent des parents
Tête baissée, des silhouettes arrivaient au compte-gouttes vendredi soir, pour déposer des roses blanches devant l'enceinte du collège de Viry-Châtillon (Essonne), dans lequel Shemseddine était scolarisé. Quatre mineurs et un adulte ont été placés en garde à vue après sa mort vendredi 5 avril. L'adolescent de 15 ans a été passé à tabac jeudi, à la sortie de l'établissement.
Cette mère se demande si la jeunesse devient plus perméable à la violence. "Je vois autour de chez moi les jeunes se rassembler en bande. Entre les mortiers qui sont tirés sur les voitures, sur les personnes, sur les bâtiments, c’est inquiétant. Une personne âgée s’est fait agresser il n’y a pas longtemps par des jeunes qui n’étaient même pas majeurs, s'étonne-t-elle encore. Il y a un gros problème".
"Mort pour des bêtises"
Rose à la main, elle aussi, Gersende peine à ravaler ses larmes en pensant à "ce gamin mort pour des bêtises". Elle voit également dans ce drame un problème d'éducation. "Je pense que la jeunesse manque cruellement d’échanges, de paroles. Ils ne parlent plus et du coup sont dans l’hyperviolence".
"Je pense qu’il faut plus d’éducation, de sensibilisation, leur faire comprendre que la vie, ce n’est pas rien, qu’on ne détruit pas une vie comme ça !"
Une mère de famille de Viry-Châtillonà franceinfo
La sécurité a été renforcée dans cette commune de 30 000 habitants encore sous le choc. Des patrouilles sillonnent le quartier. Faut-il pour autant s'habituer à voir des forces de l'ordre aux abords des établissements scolaires ? Aucun des parents interrogés ne le souhaite. "Les pauvres, ils n’ont pas que ça à faire", répond une maman. "Si ça ne se passe pas là, ça se passe à la maison", objecte une autre. Quand ça ne se passe pas en temps réel, ça se passe sur les réseaux. Il y a de la violence partout, tout le temps et je ne pense pas qu’on pourra tout contrôler". "De toute façon, on ne pourra pas mettre un policier derrière chaque citoyen, pointe une troisième. On ne peut pas vivre avec des caméras partout, des policiers partout. Ce n’est le monde dans lequel je veux vivre".
Plutôt que des uniformes à proximité des collèges, cette mère voudrait plutôt voir davantage de médiateurs et d'enseignants parler aux élèves. "Il faudrait plus de médiation, qu’il y ait des cours, au moins une heure par semaine pour discuter de ça et que, si des élèves se sentent menacés, qu’ils n’aient pas peur de parler aux profs ou aux parents. Ils ont besoin d’en discuter." Pour discuter justement, des familles se sont rassemblées vendredi soir dans une des MJC de la ville. Une cellule psychologique reste également ouverte.
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