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Nantes : violences urbaines après la mort d’un conducteur lors d'un contrôle

Un policier a utilisé son arme de service et a blessé mortellement un jeune automobiliste, mardi dans la soirée dans le quartier du Breil, à Nantes. Des violences ont ensuite éclaté entre jeunes et forces de l'ordre.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des violences ont éclaté à Nantes après la mort d'un conducteur, mardi 3 juillet 2018 au soir. (SEBASTIEN SALOM GOMIS / AFP)

Des violences urbaines ont éclaté à Nantes ce mardi 3 juillet dans la soirée, dans trois quartiers, après la mort d'un conducteur d'une voiture, a appris franceinfo de source policière.

Vers 20h30 ce mardi, les policiers ont effectué un contrôle routier, dans le quartier du Breil (nord-ouest de Nantes). Le chauffeur, âgé de 22 ans, "était un délinquant recherché, il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt" a affirmé mercredi sur franceinfo Daniel Chomette, secrétaire général du syndicat Unité-SGP Police FO.  

Le jeune homme a refusé d'obtempérer et a pris la fuite aussitôt, selon les autorités. "Il y a eu un contrôle, diligenté par une patrouille de CRS. Il a été demandé à l’automobiliste de garer son véhicule et bien vouloir les suivre à l’hôtel de police", explique Jean-Christophe Bertrand, le directeur départemental de la Sécurité publique (DDSP). "À ce moment-là, le chauffeur a fait une marche arrière pour se soustraire au contrôle et a heurté un CRS. Ce qui a entraîné immédiatement une réplique d’un de ses collègues, qui était en sécurisation du contrôle et qui a utilisé son arme, blessant grièvement le chauffeur du véhicule", précise-t-il.

Des violences ont éclaté mardi soir dans trois quartiers de Nantes. (Ici à Malakoff) (ANTOINE DENÉCHÈRE / RADIO FRANCE)

Le jeune est décédé un peu plus tard dans la soirée, aux alentours de 23 heures. Il a de la famille dans ce quartier du Breil, mais lui "serait plutôt originaire de région parisienne", selon Jean-Christophe Bertrand.

Jean-Christophe Bertrand, directeur départemental de la Sécurité publique à Nantes

Jets de cocktails molotov

Dans la foulée, des affrontements ont démarré entre les forces de l'ordre et des jeunes, dans ce quartier du Breil. Ces derniers ont riposté avec des jets de cocktails molotov et ont monté des barricades, brûlant au passage plusieurs voitures et des poubelles. Un centre para-médical a également été incendié. D'autres violences ont ensuite éclaté, dans deux autres quartiers sensibles de Nantes, à Malakoff et aux Dervallières, a précisé le directeur départemental de la Sécurité publique. La situation s'est peu à peu calmée au cours de la nuit. Aucune interpellation n'est pour l'instant à signaler.

"Ma première pensée va à ce jeune homme, évidemment" a réagi dans la nuit la maire de Nantes, Johanna Rolland. "À sa famille, aux habitants du quartier du Breil, à l'ensemble des habitants de nos quartiers. Je voudrais saluer le travail des pompiers, qui sont mobilisés, saluer également les hommes et les femmes qui sont présents pour assurer notre sécurité."

Le lieu d’accueil Tiss Amitié et le cabinet médical attenant incendiés, dans la nuit du 3 au 4 juillet 2018 à Nantes. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Naturellement, la justice, dans son indépendance la plus totale, devra faire rapidement la plus grande clarté, en toute transparence, sur ce qui s'est passé ce soir.

La maire de Nantes, Johanna Rolland

Un appel au calme

L'élue a également lancé un appel à l'apaisement : "Je sais pouvoir compter notamment sur l'ensemble des associations qui sont mobilisées sur ces quartiers, sur leurs bénévoles, sur les pères, les mères et les seniors de ce quartier pour que chacun, à son niveau, contribue à cet appel au calme, car c'est vraiment l'urgence."

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