Naufrage dans la Manche : "Il faut savoir apprécier, où qu'on soit, ses capacités de navigation, les conditions météo, l'état du bateau"
Le président de la SNSM revient sur le naufrage d'une vedette de plaisance au large d'Agon-Coutainville, qui a entraîné la mort de trois enfants.
"Il faut savoir apprécier, où qu'on soit, ses capacités de navigation, les conditions météo, l'état du bateau", a déclaré mardi 13 août sur franceinfo Xavier de la Gorce, président de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), au lendemain de la mort de trois enfants à bord d'une vedette de plaisance qui a chaviré au large d'Agon-Coutainville, dans la Manche.
franceinfo : Au moment du drame, la solidarité s'est organisée. Malheureusement elle n'a pas suffi...
Xavier de la Gorce : Les sauveteurs en mer des deux stations proches du lieu du drame sont intervenus, avec la sécurité civile, l'hélicoptère, les pompiers, les jeunes de l'école de voile, le Samu. Tous les services de secours ont été mobilisés. Mais malheureusement on n'a pas pu éviter le drame, compte tenu des circonstances, ces trois enfants bloqués dans la cabine, dans un bateau retourné.
Il y a une forme de similitude avec ce qu'il s'est passé en juin au large des Sables-d'Olonne (Vendée), où trois sauveteurs se sont trouvés prisonniers de la coque une fois le bateau retourné, après une panne moteur. C'est un drame épouvantable pour les familles. C'est aussi une épreuve pour les sauveteurs, parce que quand il faut ramener sur la plage trois enfants décédés, c'est redoutable, c'est terrible. Tout le monde a fait le maximum mais ça s'est terminé comme ça. Il faut penser aux familles, il faut penser aux sauveteurs.
C'est l'occasion pour vous de rappeler les précautions à prendre ?
Il faut effectivement prendre des précautions quand on part en mer. On ne cesse de le répéter au titre de la prévention, qui est une des responsabilités des sauveteurs en mer. Il faut mettre un gilet de sauvetage, avoir des moyens de transmission, regarder la météo. Il ne faut pas avoir trop de confiance en soi, si on n'est pas complètement sûr de maîtriser son bateau et les conditions de navigation.
L'heure n'est pas aux reproches à qui que ce soit, ce serait malvenu. L'enquête précisera les conditions exactes de l'accident. L'heure est à en tirer des enseignements, pour ceux qui sont encore sur les plages pendant quelques semaines et à rappeler sans cesse que la mer, c'est comme la haute montagne. C'est un lieu très agréable, un espace de liberté, qui peut aussi être dangereux.
Que dire des conditions météorologiques ?
Les conditions peuvent changer rapidement. En mer Méditerranée par exemple, c'est très spectaculaire. En une demi-heure, voire un quart d'heure, le vent se lève. En Manche, c'est plus stable. Mais il faut bien savoir apprécier, où qu'on soit, ses capacités de navigation, les conditions météo, l'état du bateau. On voit souvent des accidents qui pourraient être évités.
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