Paris : ce que l'on sait de l'attaque au couteau et au marteau à la gare de Lyon

Trois personnes ont été blessées, dont une gravement. Le suspect a été interpellé. Sa garde à vue a été levée samedi soir en raison de son état psychiatrique, avant de reprendre dimanche après-midi.
Article rédigé par franceinfo
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La police scientifique et la police judiciaire, ainsi que le préfet de police Laurent Nuñez, à la gare de Lyon à Paris, le 3 février 2024, après une attaque à l'arme blanche. (THOMAS SAMSON / AFP)

Un homme soupçonné d'avoir agressé à l'arme blanche trois personnes, samedi 3 février, dans la gare de Lyon à Paris, a été interpellé et une enquête pour tentative d'assassinat a été ouverte. A ce stade, l'attaque n'est pas "un acte terroriste", a précisé le préfet de police de Paris. Laurent Nuñez, qui s'est rendu sur place en fin de matinée, a ajouté que le suspect "souffre de troubles psychiatriques". Sa garde à vue a été levée samedi soir, en raison de son "état psychiatrique incompatible". Elle a repris dimanche après-midi. Franceinfo résume ce que l'on sait de cette attaque, survenue à moins de six mois des Jeux olympiques de Paris, dans un contexte sécuritaire tendu.

Quatre passants violemment agressés

Samedi, à 7h35, selon le parquet de Paris, un homme s'en est pris "à des usagers de la gare au moyen d'un couteau et d'un marteau", a déclaré Laurent Nuñez. "Des premiers éléments, restant à confirmer, révéleraient que le mis en cause aurait d'abord mis le feu à son sac à dos, avant de saisir un couteau et un marteau [pour] tenter de porter des coups à l'encontre d'une passante qui parvenait à les éviter", rapporte le parquet de Paris, qui a communiqué de nouveaux éléments aux médias samedi après-midi. C'est à ce moment-là que "trois passants", qui "se seraient interposés", ont été "blessés par des coups de couteau et de marteau".

"Il marchait calmement et tout à coup, il a frappé une personne, une deuxième, il a couru après la troisième", témoigne Gisèle, employée d'une boutique dans le hall 3 de la gare de Lyon, sur franceinfo.

"On n'a même pas eu le temps d'avoir peur, le monsieur n'a pas crié."

Gisèle, témoin de l'attaque

sur franceinfo

Le mis en cause a été interpellé par un agent de la sécurité, a précisé le parquet de Paris. Laurent Nuñez a salué "la réactivité d'un certain nombre de personnes qui étaient présentes" et notamment "des usagers qui sont intervenus aux côtés de la Suge", la police ferroviaire de la SNCF, ce qui a permis d'interpeller "très vite" l'homme en question.

Deux voyageurs et un agent de sécurité blessés

L'attaque a fait trois blessés – un grave et deux légers. Le pronostic vital de la personne la plus grièvement blessée, un homme touché à l'abdomen, reste engagé dimanche après-midi, selon le parquet de Paris. Samedi soir, ce dernier a annoncé que l'une des personnes blessées, qui avait été touchée à la main gauche, était sortie de l'hôpital. "En revanche, les deux autres, dont la victime au pronostic vital engagé, demeurent hospitalisées", précise cette même source.

Une source policière précise à France Télévisions que les victimes sont deux voyageurs, ainsi que l'agent de sécurité qui a tenté de désarmer l'agresseur. Le préfet de police de Paris a aussi évoqué une quatrième personne "très choquée" – il s'agit vraisemblablement de la passante qui est parvenue à éviter les coups du suspect. 

Un suspect souffrant de troubles psychiatriques

L'homme interpellé est "aux mains de la direction de la police judiciaire de la préfecture de police, qui a été saisie par le parquet de Paris", a déclaré Laurent Nuñez. Pour l'heure, ses motivations ne sont pas connues. Selon le préfet, le suspect "souffre manifestement de troubles psychiatriques" : il en a "spontanément" fait état aux enquêteurs. Laurent Nuñez a rapporté qu'"un certain nombre de médicaments qui attestent qu'il est effectivement sous traitement" ont été retrouvés sur lui.

Né en 1992, le suspect est un homme de nationalité malienne, selon des sources proches de l'enquête à franceinfo. Le préfet de police de Paris a précisé que cette personne se trouvait "en situation régulière en Italie depuis 2016, avec un titre émis en 2019, tout à fait valable". Ce titre lui permettait de voyager en toute légalité en France, où il venait d'arriver, selon une source policière à France Télévisions. "Un certain nombre de documents" qui "laissent à penser que cet individu arrivait d'Italie" ont été retrouvés sur lui. Il possédait ainsi un permis de conduire et un permis de séjour italiens, selon des sources policières et une source proche du dossier.

Samedi soir, le parquet a annoncé que sa garde à vue était levée "suite à l'examen de comportement", son état psychiatrique étant "incompatible avec la mesure de contrainte". "Il est donc pour le moment pris en charge par l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police", précise le parquet de Paris. Dimanche après-midi, ce dernier a déclaré qu'il était sorti de l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris, "pour une reprise de la garde à vue".

Selon les informations de franceinfo, cet homme, sans domicile fixe, ne portait pas de signes religieux. Il avait publié ces derniers mois de nombreuses vidéos au ton menaçant à l'égard de la France sur le réseau social TikTok. Son compte a très vite été suspendu mais les enquêteurs ont reussi authentifier ces vidéos. Une source proche du dossier précise à franceinfo que l'individu, sur ces vidéos, semble en vouloir à la France et plus largement à l'Occident.

La piste terroriste écartée à ce stade de l'enquête

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour tentative d'assassinat. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a précisé à l'AFP être en observation. Le préfet de police de Paris appelle à rester prudent sur la qualification des faits, car "à ce stade, il n'y a aucun élément" qui va dans le sens d'un acte terroriste. "On verra si la piste terroriste est définitivement écartée ou pas", a souligné Laurent Nuñez.

"J'attends que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame", a ainsi réagi Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, sur le réseau social X (ex-Twitter).

Plusieurs personnalités politiques, comme Eric Ciotti, le patron des Républicains, ou Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris, ont apporté sur X leur "soutien aux personnes attaquées". La plupart ont aussi remercié les forces de sécurité pour leur action. De son côté, Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a remercié sur X "ceux qui ont maîtrisé l'auteur de cet acte insupportable".

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